7 juillet 1999- 7 juillet 2023 : Anniversaire d’une expulsion

Voilà 24 ans jour pour jour qu’on m’avait expulsé du pays de la teranga sous la pression diplomatique du despote et sanguinaire président colonel Ould Taya après 11 ans d’exil dans ce pays frère et voisin. Le temps passe mais l’histoire reste.

 

Et comme disait notre doyen, l’écrivain Tène Youssouf Guèye, assassiné dans la prison mouroir de Oualata, dans son livre Les exilés de Goumel:  « Je n´oublierai jamais, moi, la vie mouvementée d´exilé, pourchassé de ville en ville, les journées sans but et les nuits longues interminables où le mal du pays vous tient

l´oeil ouvert et vous déchire les entrailles ».

 

C’est l’occasion de rendre hommage à tous ces amis et proches qui m’ont soutenu ou dénoncé à l’époque avec véhémence mon expulsion comme notre guide religieux feu Thierno Mountagha Tall, feu Dr Amath Ba qui dirigeait le comité du suivi de la vallée, feu Djibo Leyti Ka, feu Babacar Touré de Sudcom, Abdou Latif Coulibaly, Bocar Niang( Sudcom),  Mohamed Gassama ( Rts), Souleymane Kone du Mali ( Le matin), Abdoulaye Sacou Faye  et Linguère Aissatou Alioune Fall,( Sud- Fm),  mon captif Alioune Tine  de la Raddho, qui m’a caché chez lui,  comme mes camarades Siikam Sih et mon oncle Yacouba Dia, le journaliste- militant Cherif Ba de Matam, le commissaire de police « Maccuďo » mon cousin et ami sérère G. F (avec tous les risques et qui est actuellement fonctionnaire international dans le système des nations unies,)  Pr Amadou Guiro de l’AJ/MRN, le journaliste révolutionnaire,  mon grand Demba Ndiaye  Ndiaye, la famille Niane Dande Legnol Couture   mon oncle Pape Demba Ngaïdé qui m’ont accordé réfuge pendant ma petite clandestinité au moment où la police sénégalaise me cherchait partout pour mon extradition en Mauritanie. Je n’ai rien oublié. Merci.

 

La presse sénégalaise de l’époque dans son ensemble ( Sud quotidien, Sud FM, Walfadjri( feu Ibrahima Sakho), Walf Fm, Le Cafard libéré,  Le Matin, Nouvel Horizon, Info7,.. ). Je ne peux oublier la généreuse américaine  Tammy Sharpi du HCR grâce à qui,  j’ai échappé à l’aéroport à une extradition et qui a pu joindre feu Koffi Annan ancien SG des Nations Unies qui, à son tour saisi directement la présidence sénégalaise et fait la pression diplomatique nécessaire et avec fermeté et qui m’a permis de sortir du pays de la téranga sain et sauf.

C’est toute une histoire dans cette longue lutte de notre peuple vers la liberté.

 

Ni les intimidations, ni les menaces,  ni les provocations et encore moins les tentatives de corruption et d’aliénation intellectuelle ne nous feront taire ou nous soumettre à la dictature militaire.

Nous réitérons notre serment de toujours depuis 1986 date de notre arrestation et qui a fait de nous le premier plus jeune prisonnier politique sous Ould Taya :  « – Jurons sur notre honneur de ne jamais transiger ni avec le devoir, ni avec la conscience, de ne jamais nous départir de nos positions justes et honnêtes, de nous maintenir dans ces positions jusqu’à la disparition totale de toute tyrannie, domination et oppression exercées sur la Communauté noire et jusqu’à ce que tout citoyen Mauritanien vive libre, digne et heureux en Mauritanie ».

 

Je le jure, je signe et persiste.

 

Et la lutte continue!

Kaaw Touré.

 

NB: extrait de quelques titres de la presse sénégalaise de l’époque( Sud quotidien, Le Matin, le Cafard Libéré, Walfadjri, Info7 entre autres)

Pape Ismaïla CAMARA
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