L’insertion professionnelle des arabophones dans les sphères de la Fonction Publique est une doléance de longue date qui n’a pas toujours été prise en charge correctement.
Des citoyens Sénégalais ingénieurs, techniciens, médecins, diplomates, sociologues, scientifiques (mathématiciens, physiciens, chimistes, astronomes…) et agronomes qui sont formés dans les plus grandes universités du Maghreb, de l’Arabie, du Moyen et Extrême Orient avec des diplômes reconnus au niveau international se sont vus refuser des postes qui leur permettaient de servir dignement leur pays et gagner honnêtement leurs vies parce qu’ils sont tout simplement arabophones.
Feu Sidy Lamine Niasse a toujours porté ce combat.
Encore une fois laïcité n’est pas synonyme d’absence de religion, mais elle consiste plutôt à garantir, à chaque citoyen sénégalais, la liberté de culte à l’instar de la liberté d’expression et de conscience comme consacrée dans notre constitution.
Le Président Macky a signé le décret 2013-913 du 01 juillet 2013 reconnaissant le Bac Arabo-islamique et le Bac Franco-arabe en 2013 et pourtant des bacheliers sénégalais se sont vus interdire l’accès aux universités et aux établissements de formation de l’enseignement supérieur sénégalais pendant cinq ans parce qu’ils sont des arabophones.
C’est en octobre 2018 qu’on a commencé à rétablir ces bacheliers dans leurs droits grâce à une campagne de sensibilisation et d’explication que nous avons menée auprès des autorités de l’enseignement supérieur.
Le français, étant une langue de la colonisation, est négativement chargée dans certaines zones au point qu’il a fallu introduire l’enseignement de l’arabe et de l’éducation religieuse pour atteindre le taux de scolarisation universelle.
Le nombre de bacheliers de l’enseignement arabo-islamique est presque le double de ceux de n’importe quelle série de l’enseignement général. Cela prouve si besoin en était que l’enseignement de l’arabe et de l’éducation religieuse est plus une demande sociale qu’une offre éducative optionnelle comme stipulé dans la loi 2004-37 du 15 décembre 2004 modifiant et complétant la loi d’orientation de l’Education nationale n°: 91 – 22 du 16 février 1991 en son article 4.
Si les autorités au plus haut niveau décident courageusement de la création de la Direction des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés de l’Enseignement Arabe pour valoriser ces diplômés en langue arabe, il faut s’en féliciter. C’est une volonté manifeste de bien réorganiser ce secteur qui n’est pas encore bien maitrisé par les autorités éducatives.
Nos attentes sont uniquement de voir le Président de la république prendre des décisions conformes à nos réalités socioculturelles répondant aux besoins des populations. Car jusqu’à présent tous les projets et programmes de l’éducation et de la formation de même que les réformes instaurées ne sont pas parvenus à gérer les diplômés en langue arabe à leur juste mérite.
Moustapha Sene
Proviseur du lycée d’enseignement Franco Arabe
Cheikh Mouhamadou Fadilou Mbacké du Point E