Démocratie participative et bonne gouvernance : La Déclaration du GRADEC sur la situation nationale du Sénégal

Communiqué du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance

Au cours des dernières années de la gouvernance de l’ancien régime la gestion partisane politicienne et répressive des droits et libertés développée sous le magistère du président Macky Sall par les autorités de l’état avait plongé le Sénégal dans un recul démocratique déploré par l’opinion nationale et internationale.

Cette forfaiture commise au mépris des acquis démocratiques obtenus de haute lutte avec la réalisation par le Sénégal de deux alternances avait fini de faire le lit à une crise politique sans précédent qui a impacté la gouvernance politique sociale et institutionnelle du pays.

Au plan politique et électoral cette crise a été marquée notamment par :

➢ l’instrumentalisation de la justice,

➢ le bâillonnement des libertés et droits démocratiques,

➢ la fermeture de l’espace civique et la mise au pas d’une administration aux ordres

Face à cette situation, la résistance menée  par l’opposition et la société civile ne tarda pas à se heurter à l’interdiction et la répression systématique de leurs manifestations, l’arrestation et l’emprisonnement par centaines de leurs membres dont le principal leader au détournement du fonctionnement normal de la justice.

Pour tous les observateurs avisés, il ne fait aucun doute que cette posture anti-insurrectionnelle et anti-terroriste du pouvoir du président Macky Sall qui visait à criminaliser l’opposition avait été savamment mise au point afin de neutraliser toutes velléités d’expression démocratique et citoyenne défavorable à la pérennisation de son pouvoir

Sous ce rapport contrairement à  ce qui avait été envisagé par l’ancien régime, force est de constater que ces agissements se sont révélés non seulement contre productifs mais ils ont plutôt eu comme conséquences la division de la classe politique et de la société ainsi que la remise en cause des fondements mêmes de notre vivre-ensemble.

C’est pourquoi prenant la pleine mesure d’une telle situation, le  peuple sénégalais a élu  le candidat Bassirou Diomaye FAYE le 24 mars 2024 comme le cinquième président de la république du Sénégal avec un score historique  de 54,28% dès le premier tour.

– Considérant que ce verdict inédit constitue assurément un véritable plébiscite pour son projet politique fondé sur la rupture d’avec toute forme de domination ou de dépendance interne et externe

– Constatant en outre la volonté affirmée de changement systémique proclamée par  la coalition Diomaye président

Le GRADEC tout en se félicitant des premiers actes posés dans le sens de la rupture et du changement par le nouveau régime appelle les nouvelles autorités à engager les réformes attendues tant dans le domaine de la gouvernance que des politiques à mettre en œuvre dans les différents secteurs du développement.

A cet égard le GRADEC appelle les nouvelles autorités à accorder une priorité absolue à la reddition des comptes sans faiblesse sur la base des rapports publiés par les organes de contrôle et à prendre, en concertation avec les différents secteurs de la  vie nationale, des mesures hardies capables de sortir notre pays de la dépendance et du sous-développement.

Le GRADEC exhorte le nouveau régime à œuvrer à la restauration et la consolidation de notre vivre-ensemble garant de la paix, de la stabilité et de la cohésion sociale socle indispensable de la solidité et de la résilience de notre modèle démocratique tant apprécié en Afrique et dans le monde.

Enfin le GRADEC exhorte les populations à faire preuve de patience  et à rester vigilants pour soutenir et accompagner les changements en cours.

 

Fait  à Dakar le 26 mai 2024

Oumou Khaïry NDIAYE
Up Next

Related Posts