Appel au dialogue et vague de licenciements : Quand le Gouvernement souffle le chaud et le froid

Le nouveau régime joue-t-il franc jeu en appelant les syndicats et centrales syndicales à un dialogue pour trouver des solutions à leurs revendications ? En tout cas, cette question mérite son pesant d’or. En effet, au moment où certaines organisations syndicales répondent favorablement aux négociations en levant leur mot d’ordre de grève, dans les ministères et directions générales, des ministres et directeurs généraux continuent de mettre à la porte des travailleurs.

C’est ce qu’on appelle manier le bâton et la carotte. En Conseil des ministres, avant-hier, le président de la République a demandé au Gouvernement de poursuivre le dialogue serein avec les partenaires sociaux afin d’aboutir à la prise en charge optimale des doléances, dans le cadre global d’un plan d’action gouvernemental consolidé. Il a invité le Premier ministre et le ministre chargé du Travail à définir avec les centrales syndicales et le patronat, un calendrier de négociations visant la signature, le 1er mai 2025, d’un pacte de stabilité sociale durant la période 2025-2029.

Au moment où le gouvernement appelle au dialogue, des ministres et des directeurs des sociétés nationales licencient à tour de bras. Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a décidé de ne pas renouveler 156 contrats «pour garantir une meilleure optimisation des ressources».

A l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), le directeur général a déjà annoncé le licenciement de près de 500 travailleurs à cause de la «situation très difficile» de l’entreprise.

Le port de Dakar a également mis un terme aux contrats de près de 500 agents, d’après les travailleurs. Ces licenciements dans ces structures publiques sont en contradiction à la volonté affichée par le gouvernement d’apaiser le climat social. Ils risquent de réveiller les démons de la grève dans le public.

La colère des syndicats

Le jeudi 27 février 2025, le gouvernement a convié les syndicats et le patronat à une rencontre tripartite pour échanger sur les accords signés et la préservation des acquis sociaux des travailleurs. Les responsables syndicaux ont dénoncé les vagues de licenciements dans les directions générales et ministères.

Le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Mody Guiro avait indiqué que cette situation doit être réglée le plus rapidement possible. «Les organisations syndicales ne sauraient acceptées ces violations d’accord de la législation», disait-il avant de dénoncer «la remise en cause» des acquis sociaux par certains directeurs généraux «qui, au lieu d’aller dans le sens de la promotion de l’emploi, virent à tout va des travailleurs».

Le secrétaire général de Confédération des syndicats autonomes (Csa) avait fustigé aussi ces licenciements qui, selon lui, doivent s’arrêter pour un dialogue sincère et franc entre les deux parties.

Source Walf Quotidien

Oumou Khaïry NDIAYE
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