Communiqué de la FAO– L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a assumé conjointement avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) la responsabilité d’un nouvel indicateur des Objectifs de développement durable (ODD) concernant la diversité alimentaire minimale (DAM). Cet indicateur prend en compte un aspect crucial qui manquait jusqu’à présent dans le suivi des progrès accomplis pour mettre fin à la malnutrition et atteindre l’ODD 2 (Faim zéro) et l’Agenda 2030.
Le nouvel indicateur a été officiellement adopté par la Commission de statistique des Nations Unies lors de sa 56e session à New York.
L’inclusion du MDD comme nouvel indicateur des ODD est l’un des quelques changements substantiels approuvés par la Commission dans le cadre de l’examen complet 2025 du cadre des indicateurs des ODD – le deuxième et dernier examen complet dans l’horizon temporel de l’Agenda 2030.
Il s’agit du dernier chapitre d’ un long processus entamé il y a plus d’un an par une coalition de pays et d’organisations internationales dirigée par la Suisse et pilotée par la FAO et l’UNICEF, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’importance du trouble dépressif majeur
La diversité – ou la variété des aliments que nous consommons – est l’un des piliers d’une alimentation saine. La qualité d’une alimentation est essentielle pour prévenir toutes les formes de malnutrition et favoriser la santé, la croissance, le développement et le bien-être. Le nouvel indicateur MDD a été validé méthodologiquement et sera mesuré pour deux groupes de population : les enfants et les femmes en âge de procréer, respectivement appelés « MDD-C » et « MDD-W ». L’UNICEF assumera le rôle d’organisme responsable pour le MDD-C et la FAO pour le MDD-W. Le MDD-W, développé par la FAO et ses partenaires, est un simple indicateur oui/non permettant de savoir si les femmes âgées de 15 à 49 ans ont consommé au moins cinq des dix groupes alimentaires définis au cours des 24 heures précédentes.
Les 10 groupes alimentaires sont définis comme suit : céréales, racines et tubercules blancs et plantains ; légumineuses (haricots, pois et lentilles) ; noix et graines ; lait et produits laitiers ; viande, volaille et poisson ; œufs ; légumes à feuilles vert foncé ; autres fruits et légumes riches en vitamine A ; autres légumes ; et autres fruits.
Plus la proportion de femmes de l’échantillon qui atteignent ce seuil est élevée, plus les femmes de la population ont de chances de consommer des régimes alimentaires contenant suffisamment de vitamines et de minéraux. Un processus de développement similaire a été mené par l’UNICEF pour le MDD-C.
La FAO et l’UNICEF, en collaboration avec l’OMS et d’autres partenaires, mènent depuis longtemps des efforts de collecte de données sur la sécurité alimentaire et la nutrition, soulignant la nécessité de valider et d’harmoniser les méthodes de mesure. Cela inclut l’insécurité alimentaire dans le cadre du suivi de l’ODD 2, dirigé par la FAO, et le suivi des progrès vers les cibles de l’Assemblée mondiale de la santé telles que le retard de croissance, l’émaciation, l’anémie et le surpoids chez les enfants, dirigé par l’UNICEF et l’OMS. L’inclusion de la MDD représente la première fois qu’une mesure de la qualité des régimes alimentaires sera ajoutée à ces informations essentielles.
« L’absence d’indicateur ODD sur les régimes alimentaires sains a négligé le rôle essentiel que jouent les régimes alimentaires dans la réalisation du Programme 2030, même si l’on sait que les habitudes alimentaires malsaines sont la principale cause de mauvais résultats en matière de santé et de maladies non transmissibles à l’échelle mondiale. Désormais, les pays et la communauté internationale disposent d’un nouvel outil pour formuler des stratégies fondées sur des données probantes visant à améliorer les résultats en matière de nutrition et de santé grâce à des interventions liées à l’alimentation, et donc à atteindre l’ODD 2 », a déclaré José Rosero Moncayo, Statisticien en chef de la FAO et Directeur de la Division des statistiques.
Lynnette Neufeld, Directrice de la Division de l’alimentation et de la nutrition de la FAO, a déclaré : « Il n’est pas simple de mesurer la qualité des régimes alimentaires. Pour évaluer la qualité de l’alimentation, nous aimerions idéalement savoir si les régimes alimentaires sont adéquats en termes de tous les nutriments, équilibrés en termes d’apport énergétique, diversifiés en termes d’aliments consommés et modérés en termes d’aliments malsains. Il est difficile de parvenir à une comparaison entre les différents contextes à l’aide d’indicateurs faciles à mesurer. Aujourd’hui, nous célébrons d’énormes progrès à cet égard, la diversité alimentaire étant reconnue comme un chaînon manquant essentiel pour suivre les progrès vers l’ODD 2. »
L’indicateur MDD-W peut être utilisé pour évaluer la diversité alimentaire au niveau de la population, évaluer l’impact des programmes, éclairer les politiques et fixer des objectifs. L’indicateur MDD se concentre sur les femmes et les enfants, deux groupes les plus exposés aux différentes formes de malnutrition.
Une étape décisive en avant
Les tendances mondiales et régionales seront analysées dans le rapport de l’ONU sur les Objectifs de développement durable 2025, qui doit être publié en juin, ainsi que dans l’évaluation de la FAO « Suivi des progrès réalisés dans le cadre des indicateurs des ODD liés à l’alimentation et à l’agriculture 2025 », qui doit être publiée en septembre. Les estimations au niveau des pays devraient être publiées au cours du second semestre de l’année.
Selon le dernier rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde , plus de 2,8 milliards de personnes ne pourraient pas se permettre une alimentation saine en 2022, tandis que de nouvelles estimations de l’obésité adulte montrent une augmentation constante au cours de la dernière décennie, passant de 12,1 % en 2012 à 15,8 % en 2022. Selon les dernières projections, le monde comptera plus de 1,2 milliard d’adultes obèses d’ici 2030.
Ces statistiques sont cruciales. Cependant, pour concevoir des actions efficaces, évaluer les résultats et suivre les progrès au fil du temps, nous devons comprendre ce que mangent réellement les personnes vulnérables à la malnutrition, et pas seulement ce qui est disponible sur le marché. Le nouvel indicateur représente une étape cruciale dans cette démarche.