Je vois tristement des Sénégalais critiquer les actions sociales des Premières Dames à l’endroit de la population comme si ces dernières ne devraient avoir aucune tâche humaniste. Pour certains, elles devraient rester dans le palais si royal et doré loin des Sénégalais indigents, loin des femmes qui tirent le diable par la queue. On essaie en vain de les comparer à Mme Marième Faye Sall qui aidait son époux dans ses actions politiques et politiciennes même si, bien sûr, elle faisait des actions humanitaires. Ce n’était là nul secret de polichinelles.
À contrario, Mesdames Marie Khone et Absa Faye poursuivent les mêmes actions qu’effectuent toutes les Premières Dames des grands pays en faisant dans le social sans extravagance encore moins d’ostentation.
Les bonnes actions ne méritent-elles pas d’être montrées en exemples dans nos médias ? Ou devraient-elles se cacher pour aider les gens comme s’il s’agissait là d’un crime ?
Il me semble qu’on voudrait aussitôt réinventer la roue en déformant toute orthodoxie ou malheureusement, on n’arrive pas encore à mieux appréhender le mot rupture. Mêmes les sublimes actions doivent être rompues sous nos cieux à en croire les faiseurs de critiques faciles. C’est que le Président Bassirou Diomaye Faye devrait peut-être s’entourer d’un Task Force de Communication pour mettre au clair la politique et la vision du chef de l’Etat mais surtout expliquer les termes : rupture, projet, anti-système, vision Sénégal 2050, etc.
Daniellle Mitterand et Bernadette Chirac en France ou encore l’ex princesse Diana en Grande Bretagne étaient des championnes en matière d’œuvres sociales dans des pays qui sont stricts en matière de bonne gouvernance.
Disons la vérité. Il faut juste revoir l’histoire politique française pour savoir pourquoi François Fillon plus expérimenté n’était pas élu devant Emmanuel Macron à cause de sa femme Pénélope Fillon injustement employée durant les mandats parlementaires de son mari. Donc, ce que Brigitte Macron réalise en tant que Première Dame vis-à-vis des populations serait publiquement contesté par les citoyens français si cela était sorti du cadre normal si on sait comment les Français tiennent à la transparence et leur hostilité face à toute gabegie.
Je ne trouve point d’inconvénient dans les sorties de nos chères Premières Dames qui s’affichent de façon simple et altruiste auprès des populations. D’aucuns leur suggèrent même de le faire en catimini, ce qui est encore une grosse erreur. Il faut qu’on sache que la Première Dame, même si elle n’occupe aucune fonction étatique, est d’office une personnalité publique pouvant opérer des actions caritatives, sociales et culturelles avec des moyens logés à la présidence. Ne nous en cachons pas. Ce qui serait déplorable, c’est qu’elles s’érigent en guichets automatiques à la place des services chargés des bourses sociales.
Mais elles peuvent rapidement venir en aide à des femmes dans le besoin, à des enfants déshérités comme Mme Absa Faye l’a fait dans une pouponnière, à des populations qui vivent dans la précarité comme Mme Marie Khone Faye l’a si bien fait à Ndiaganiao. Tant que leurs œuvres sont dirigées directement à des couches vulnérables sans politique politicienne, sans passer par des mouvements pro Première Dame X ou Y, c’est louable. Au-delà de toutes ces considérations, nous devons savoir que nous sommes un peuple de croyants. La solidarité est importante dans notre société. En plus, nous sommes au pays de la Téranga.
Mour Seye, écrivain et professeur de Lettres,
secrétaire général Pastef Khombole