Mme Aïda Ndiongue dont le dossier des produits phytosanitaires du plan Jaxaay est pendant devant la justice, a révélé que M. Abdoul Mbaye, à l’époque directeur de la banque sénégalo-tunisienne ( Bst) où il avait ouvert un compte, lui avait demandé un prêt de 500 millions Cfa pour acheter un immeuble à la rue Carnot à Dakar.
En faisant la révélation d’un prêt qui lui a été demandé par Abdoul Mbaye, Mme Aïda Ndiongue n’a pas voulu se prononcer sur le dossier des produits phytosanitaires, au motif qu’il est pendant devant la justice. En jetant un pavé dans la marre de l’ancien Premier ministre, Aïda Ndiongue ne cherche pas à donner la preuve que M. Mbaye n’était pas riche à l’époque.
Ce que l’ex sénatrice cherche, c’est plutôt de démontrer «l’immoralité» de l’ex-Premier ministre. D’après Aïda Ndiongue, c’est courant 2007-2008 que cette demande de prêt a eu lieu. Aïda Ndiongue explique avoir connu Abdoul Mbaye à la Biao, qui deviendra Cbao. Elle révèle que ce jour, elle a reçu un appel de la secrétaire d’Abdoul Mbaye pour une rencontre à son domicile.
L’ancienne sénatrice de soutenir que l’envoyée lui a dit que Pape Mbaye (Abdoul Mbaye) sollicite un prêt de 500 millions pour l’achat d’un immeuble à la rue Carnot. Aïda Ndiongue d’apprendre qu’à la place d’une réponse, elle a invité Abdoul Mbaye, via sa secrétaire, à formuler lui-même cette demande.
Ce que le directeur de la Bst d’alors fera le lendemain. Aïda Ndiongue de soutenir qu’elle a été très surprise par cette sollicitation d’Abdoul Mbaye qui aurait ses yeux rivés sur son compte. Elle informe avoir conseillé à Abdou de s’adresser à sa banque pour ce prêt. Aïda Ndiongue est allée jusqu’à traiter Abdoul Mbaye «d’homme pingre, qui n’a pas la qualité d’un homme d’État».
Pour rappel, le premier dossier qui a été instruit contre Mme Aïda Ndiongue et Cie a été ouvert devant le tribunal régional hors classe de Dakar. Devant cette juridiction, la procédure a accouché d’une relaxe.
En fait, sous le coup de trois procédures judiciaires, Mme Aïda Ndiongue a échappé à la première qui l’avait directement menée du second cabinet à la barre du tribunal correctionnel.
En effet, devant la 3ème Chambre correctionnelle du tribunal régional hors classe de Dakar, plus précisément, Mme Aïda Ndiongue et ses co-inculpés que sont Abdoul Aziz Diop, Madou Sall et Amadou Ndiaye, ont été relaxés à la suite d’une décision intervenue contre un chef d’inculpation constitué : du délit de détournement de deniers publics, complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics et complicité de faux et d’usage de faux en écritures publiques et privées et exercice illégal du commerce par un fonctionnaire. Aïda Ndiongue qui était en prison, rentra chez elle.
De procédure en procédure, ce combat gagné, il reste à ses avocats d’engager la bataille contre le contrôle judiciaire et la saisine de ses biens décidés à son encontre par la Cour de répression de l’enrichissement illicite.
Devant la Crei, Aïda sortira indemne. Mais, il reste toujours une autre procédure contre l’ancienne sénatrice. C’est celle relative à l’affaire dite des produits phytosanitaires, pendante devant la justice.
Mme Aïda Ndiongue qui avait gagné le marché des produits phyto, a été arrêtée en même temps que cinq cadres du ministère de l’Urbanisme. Dans le réquisitoire introductif adressé par le procureur de la République près le tribunal régional de Dakar au juge Samba Sall, la somme de 20 milliards Cfa a été visée pour des marchés attribués à Mme Ndiongue.
Tous les comptes et valeurs qu’elle avait à la banque, ont été saisis et remis à la Caisse de dépôt et de consignation (Cdc). On apprend que l’ex-sénatrice libérale veut créer un parti politique en s’appuyant sur son mouvement dénommé «Réseaux des amis et sympathisants
Tribune