Amady Ba, Pdt de la Commission Technique sur les résultats de la plateforme Jubanti : «24% ne font pas confiance à la justice, 43 % peu confiance, 7 % pas du tout»

Après des jours de concertation, les résultats des Assises de la Justice qui se tenaient au Centre International de Conférence Abdou Diouf (CICAD) de Diamniadio, ont été livrés hier mardi. Le magistrat Amady Ba, membre de l’OFNAC a été, par ailleurs, le président de la Commission technique du Dialogue national sur la Réforme et la Modernisation de la justice. Faisant le point, il est largement revenu sur les résultats de la contribution des citoyens sénégalais à travers la plateforme Jubbanti.

«Il y a eu 34 988 visiteurs de la plateforme dont 5492 qui ont contribué pour des réformes majeures. Selon la résidence, nous avons 63% de Sénégalais vivant au Sénégal et 17% à la diaspora. C’est-à-dire 975 compatriotes Sénégalais hors du Sénégal ont visité la plateforme Jubbanti et ont donné des contributions, des questions et livré leur point de vue. Ils sont représentés à tous les niveaux, jusqu’aux États-Unis, en Asie, et le maximum de concitoyens représentés ont été en Europe. Résidents de 55 pays, les sénégalais de la diaspora, ont contribué à la performance».

A l’en croire, au plan national, les départements de Dakar, Rufisque, Pikine, Guédia­waye, les Sénégalais vivant là-bas ont contribué le plus avec 42%.

«Nous avons vu le niveau de confiance à la justice. 75% des Sénégalais qui ont contribué, c’est-à-dire sur les 5492, 75 % font peu ou ne font pas confiance à la justice, c’est-à-dire 24% ne font pas confiance à la justice, 43 % peu confiance, 7% pas du tout. Parmi les visiteurs, 1 372 Sénégalais font confiance à la justice. Relativement à la tranche d’âge dont le niveau de confiance à la justice est le moins élevé, les jeunes se situent en pôle position avec 25 à 45 %.

Concernant le niveau de satisfaction des Sénégalais, par rapport au service rendu touchant à l’interaction avec la justice, l’obtention de documents administratifs, entre autres, 64% ont dit n’être pas satisfaits de la justice. 40% le sont pour des raisons liées à l’obtention d’un casier judiciaire, 33% pour des raisons liées à la nationalité, 39% à l’état des personnes, naissance, succession, mariage, divorce, 8% liées à la justice économique».

En ce qui concerne les visiteurs qui ont eu maille avec dame justice durant ces cinq dernières années, 12% ont été recensés. Ce qui représente 692 personnes. «Sur la nature du contentieux, il est relevé que pour la justice commerciale, il y en a 48% ; justice pénale 15% ; justice civile 15% ; justice sociale 14% et justice administrative 5,5%. Sur l’assistance d’un avocat, 692 visiteurs ont dit oui», a-t-il annoncé.

 

La remise des  conclusions au  gouvernement annoncée par le président Amady Ba de la commission technique

Revenant sur les conclusions de la Commission technique du Dialogue national sur la Réforme et la Modernisation de la justice, son président informe qu’elles seront remises au gouvernement. «Durant toute notre interaction avec les commanditaires, c’était de faire qu’en sortant ici, toutes recommandations données à la hiérarchie soient réalisables. C’est un objectif précis, concis, réaliste et réalisable. Nous n’allons pas faire juste des propositions, a dit le président Amady Ba.

A l’en croire, «les membres de la dite commission ne vont pas discuter d’une feuille de route. Et nous dirons, au gouvernement, voilà à court terme, à long terme, ce qui, si vous l’exécutez force est de reconnaître que vous aurez des résultats que nous, en tant Commission, dans un an, deux ans, aurons à évaluer. Parce que, quand on vous donne des moyens, tous dans vos différents services, nous aurons des budgets et on va exécuter des programmes. Et force est de reconnaître que vous voulez des résultats. C’est comme ça que marche un pays», a-t-il soutenu.

L’exemple le plus récent, il en a parlé. «C’est que, après mon retour à la Cour Pénale Internationale (CPI), il y a un an, le directeur du CFJ (Centre de formation judiciaire) nous a invités. Il ne savait même pas que ces nouveaux programmes identifiés allaient tomber dans l’escarcelle de notre collègue de l’alternance pour réviser le programme de la justice, des magistrats, des professions judiciaires, à la justice des mineurs. (…). Cela devait être validé par Me Aïssata Tall Sall. Mais, il y a eu un changement. Chacun de nous, au vu des responsabilités qu’il a, doit avoir cette idée de renforcement, de changement et de rupture, en lien avec les impératives du développement», a-t-il préconisé

Vox Populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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