Ayib Daffé, député de la Coalition Yewwi Askan Wi, a tonné hier, au sujet des scandales relatés dans le rapport de la Cour des comptes, prenant pour unique responsable de cette situation, le chef de l’Etat.
«Au-delà des ministres, le président de la République est impliqué. Car, en son temps, l’Assemblée nationale n’était pas en activité. Il n’y avait pas de Premier ministre. Il était le seul aux commandes. Chaque semaine, en Conseil des ministres, il décidait de l’allocation de cet argent. La responsabilité du président de la République et des ministres est engagée. Nous demandons à la justice, au procureur de s’autosaisir comme l’a demandé la Cour des comptes», a dit le parlementaire.
Le député a ensuite estimé que «Pape Ale Niang est retourné en prison pour des banalités. Cette rigueur qu’ils font dans l’application de la loi sur des journalistes, des opposants ou membres de la société civile, qu’ils l’appliquent aussi sur ceux qui sont avec l’Etat. Parce qu’ils gèrent des deniers publics. On ne va pas s’en arrêter là, sur ce rapport. Ils font des diversions pour qu’on l’oublie», a-t-il signalé.
Revenant sur le Covid, il se quand Tout le monde vivait dans la frayeur. Les frontières et les marchés étaient fermés. Les gens vivaient dans le confinement et le couvre-feu. Certains ont même été tabassés. L’activité économique était en recul, avec l’arrêt de beaucoup de secteurs. Des gens avaient perdu leur travail. Le stress les envahissait. Il y a eu un bon nombre de morts et les Sénégalais ont montré leur solidarité, parce que certains ont fait des contributions volontaires. Le gouvernement, pour faire face au Covid-19, a mis en place le programme de résilience économique et social et l’Assemblée nationale a voté la loi d’habilitation pour permettre au président Macky Sall de légiférer par ordonnance, en lui donnant le plein pouvoir, de faire des dépenses sans suivre le Code des marchés publics. Ce programme avait un fond appelé Fonds force Covid-19, un total de 1 000 milliards F Cfa», a-t-il dit, en wolof.
Pour lui, toute la vérité n’a pas été dite sur la gestion de la pandémie, au Sénégal. «Le nombre de morts autour de 2000 est un chiffre que nous sous-estimons, avec des difficultés comme le manque de lits de réanimation, l’oxygène, les respirateurs, les scanners, pour les cas graves. Il y a aussi des agents des CTE (Centres de traitement des épidémies) qui, jusqu’à maintenant, n’ont pas reçu leur indemnité. Mais, selon le rapport, en cette période, les gens du gouvernement faisaient un ‘’sédeulé bouky’’ (partage inéquitable). Au moment où leurs compatriotes étaient dans des difficultés, ils en profitaient. Par exemple, au ministère de Santé, dirigé en son temps par Abdoulaye Diouf Sarr, ils avaient engagé des dépenses sans budget, payaient des factures d’hôtel à hauteur de milliards sans réquisition, des irrégularités dans le paiement des primes, des fournisseurs sans expérience qui gagnent des marchés qui ne sont pas leur domaine. Il y a eu détournement d’objectif, par d’autres ministères. Et, au lieu de payer en chèque ou par virement c’est cash que les ministères payaient aux fournisseurs», regrette le parlementaire de l’opposition.
Vox populi