Les ministres en charge des activités de transport et de sécurité routière dans les États membres de la CEDEAO se sont réunis pour examiner les recommandations des chefs d’agences de sécurité routière, des ministères des transports et des experts en sécurité routière sur des mesures et des stratégies concrètes pour faire face au niveau alarmant de décès enregistrés (moyenne de 6 000 décès par an) dans l’espace CEDEAO.
Les actions et stratégies convenues sont contenues dans une nouvelle politique régionale de sécurité routière et un nouveau plan d’action qui guideront tous les États membres vers un objectif régional ambitieux consistant à réduire de moitié le nombre de décès dus aux accidents de la route d’ici la fin de la prochaine décennie.
La politique qui s’articule autour de la nouvelle Décennie d’action des Nations Unies pour la sécurité routière (Résolution 74/299 de l’Assemblée générale des Nations Unies).
La réunion très suivie des ministres du secteur a examiné en détail les mesures adoptées par leurs experts pour améliorer la sécurité routière dans les États membres de la CEDEAO, dans le cadre des cinq (5) piliers de la Décennie d’action des Nations Unies, à savoir : une meilleure gestion de la sécurité routière ; Des routes plus sûres ; Des véhicules plus sûrs ; Comportement plus sûr des usagers de la route ; et une meilleure réponse post-crash.
Accueillant les Honorables Ministres à la réunion, le Commissaire aux Infrastructures de la Commission de la CEDEAO, M. Pathé Gueye, a souligné la sombre situation des décès et des blessés liés au trafic routier dans la région. M. Gueye a fait part de la préoccupation de la CEDEAO concernant l’insuffisance d’attention accordée à la question de la sécurité routière tant au niveau national que régional, notamment auprès des décideurs de haut niveau.
Ce manque d’attention, a-t-il dit, se traduit souvent par l’allocation de financements insuffisants pour soutenir les activités de sécurité routière. Le Commissaire a souligné que les données des études de diagnostic et confirmées par les estimations de l’ONU montrent que le coût annuel des accidents de la route en Afrique de l’Ouest est estimé entre 3 et 5 % du PIB, soit plus que ce que la région peut recevoir en termes d’aide au développement.
Le commissaire a assuré les honorables ministres de l’approche consultative et participative approfondie utilisée dans la préparation des documents.
Les documents ont fait l’objet d’examens détaillés par des experts et des parties prenantes lors d’ateliers de validation, et toutes les observations ont été prises en compte lors de la finalisation des documents de politique régionale de sécurité routière. Il a donc demandé leur approbation pour permettre à la Commission de conclure les processus d’adoption et de signature.
Le Commissaire a également appelé les Honorables Ministres à défendre la mise en œuvre des actions convenues dans le cadre de la nouvelle politique régionale, dans leurs États membres respectifs, tout en accordant aux engagements harmonisés du plan d’action l’attention de haut niveau requise qu’il mérite, dans leurs programmes de développement.
La préparation des nouveaux documents de politique de sécurité routière a été mise en œuvre dans le cadre du projet de gouvernance des transports du 11e FED, financé par le soutien de l’Union européenne (UE) pour améliorer l’efficacité du secteur des transports en Afrique de l’Ouest. L’objectif global du projet est l’amélioration de la durabilité et de la sécurité du système régional de transport routier.
La réunion était présidée par l’Honorable Ministre des Transports du Ghana, M. Kwaku Ofori Asiamah qui a réitéré l’importance d’une telle politique régionale harmonisée au niveau de la CEDEAO pour garantir que tous les États membres progressent au même rythme dans la lutte contre les accidents sur leurs routes.
Il a exhorté les États membres à soutenir la CEDEAO et les institutions régionales pour soutenir la politique, le plan d’action et la charte de sécurité routière de la CEDEAO qui établissent le cadre nécessaire pour mettre fin à l’augmentation incessante des décès enregistrés sur les routes des États membres et de la région en général. La réunion a également été suivie par les honorables ministres, leurs représentants mandatés et les chefs d’agences de sécurité routière du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée Bissau, du Libéria, du Niger, du Nigeria, du Sénégal, de la Sierra Leone et de la République du Togo. .
La réunion des Ministres a porté sur des délibérations très fructueuses soutenant globalement l’initiative d’une orientation régionale harmonisée en matière de sécurité routière, et a finalement entériné à l’unanimité les recommandations des Experts, tout en approuvant les documents pour traitement ultérieur par la CEDEAO.
Certaines questions clés mises en évidence couvraient la nécessité d’augmenter le financement des activités de sécurité routière et la nécessité d’envisager de fournir une assurance et des services de santé dédiés aux victimes d’accidents. Les ministres ont également délibéré sur la question des véhicules vétustes contribuant aux accidents de la route.
Les États membres ont convenu de collaborer avec la CEDEAO pour étudier plus avant ce phénomène et élaborer une réglementation régionale uniforme sur les limites d’âge pour les véhicules importés. Sur la base de la réglementation régionale, la CEDEAO engagera également l’Union européenne, les États-Unis d’Amérique et l’Asie sur ce sujet pour des actions à entreprendre du côté des exportations.
La politique de sécurité routière de la CEDEAO définira la vision régionale et sera accompagnée d’un règlement régional ou d’une charte de sécurité routière avec des engagements des États membres à améliorer la sécurité routière à travers l’éradication des facteurs de risque identifiés.
Il disposera également d’un plan d’action avec des mesures SMART pour conduire tous les États membres de la CEDEAO vers un résultat souhaité coordonné. Le suivi et l’évaluation des performances et de l’impact font également partie intégrante de la dynamique régionale visant à réduire le carnage sur les routes de la Communauté.
Enfin, le cadre régional de sécurité routière comprend également une nouvelle Charte régionale de la CEDEAO sur la sécurité routière qui comprend la déclaration des États membres de mettre en œuvre conjointement un ensemble d’activités réalisables dans le cadre des piliers respectifs de l’amélioration de la sécurité routière au sein de la Commission de la CEDEAO. Une fois adoptée par les organes statutaires de la CEDEAO, la Charte servira d’engagement des États membres à prendre les mesures nécessaires pour mettre en œuvre toutes les actions convenues dans la Politique à leur niveau national.
La Commission de la CEDEAO, dans le cadre du projet 11e FED financé par l’UE, travaille également sur des sujets très critiques de gouvernance des transports, notamment une réglementation régionale révisée sur la surcharge de plans d’action ainsi que l’harmonisation des codes de conception des routes pour les projets transfrontaliers.
« Les accidents de la route ont causé plus de décès sur les routes de la CEDEAO que le nombre de décès résultant de la pandémie de COVID-19 dans la région. Ainsi, comme une pandémie, la Commission de la CEDEAO a travaillé avec les États membres pour mettre en place des protocoles et des mesures préventives à travers un cadre régional commun avec des stratégies de meilleures pratiques alignées sur la Décennie d’action des Nations Unies pour la sécurité routière 2021-2030, (Appiah C, 2021)”