Complainte De Thierno Bocoum «La politique n’est plus malheureusement une affaire de gentleman. On veut en faire une affaire de gladiateurs»

Porte-parole de la coalition AAR Sénégal, Thierno Bocoum s’est, par la suite, fendu d’une publication sur sa page Facebook, pour s’indigner de la remise en cause de leur appartenance à l’opposition.

« En 2022, cette année, j’ai participé à des élections législatives pour demander à mon peuple de m’élire député après avoir prouvé que je suis capable de les représenter parce qu’ayant déjà fait mes preuves à ce poste. J’ai alors intégré une coalition composée de personnes de valeurs et de principes. Ce vœu ne s’est pas réalisé, malgré notre programme, notre équipe de compétence et de valeur, nos parcours respectifs ponctués d’actes de patriotisme de tout genre dans l’exercice de nos fonctions respectives », écrit-

«Les exigences faites aux acteurs politiques traversent parfois les barrières de l’éthique et embrassent l’indécence, les antivaleurs»

« Pis, nous avons été traités de vendus, de corrompus et certains de nos compatriotes y ont cru sans le moins du monde s’interroger sur notre passé, nos parcours respectifs ou réclamer des preuves d’une telle ignominie », s’indigne-t-il.

« Quand j’avais été accusé de vouloir rejoindre Macky Sall au détriment de Idrissa Seck alors que je venais de sortir du parti Rewmi, j’avais pris à témoin mes collègues de la même génération sur ma probité. J’avais osé déclarer, en pleine émission, sans risquer d’être démenti que si Barthelemy Dias, Cheikhou Omar Sy ou encore Bara Gaye avaient été réveillés en pleine nuit pour leur dire que Thierno Bocoum a rejoint Macky Sall, ils ne le croiront pas », rappelle-t-il, regrettant qu' »aujourd’hui, c’est dans ma génération qu’on m’accuse injustement et cyniquement ».

« La politique a beaucoup changé dans notre pays. Les exigences faites aux acteurs politiques traversent parfois les barrières de l’éthique et embrassent l’indécence, les antivaleurs. La récompense y est parfois plus soutenue », selon Thierno Bocoum, qui soutient que « la politique n’est plus malheureusement une affaire de gentleman. On veut en faire une affaire de gladiateurs. S’adapter ou périr est devenu le seul leitmotiv ».

Philosophe, il affirme : « Nos souhaits personnels ne peuvent prospérer partout même s’ils sont justes. (…) Le regret d’avoir fait du bien, d’avoir soutenu des compatriotes dans des moments difficiles, d’avoir été constant, d’avoir fui la corruption, la manipulation, le mensonge …, ce regret serait terrible. Il serait lâche. Il ne nous habite pas. »

«Il n’a pas été question d’une pierre deux coups mais bien d’une pierre un coup pour être sûr de ne pas rater le coup»

Analysant le scrutin du 31 juillet dernier, Thierno Bocoum souligne : « Nous nous sommes immiscés dans une volonté partagée de sanction d’un régime en apportant des solutions alternatives. Sanctionner et élire en même temps n’a pas été une option des électeurs. Nous la respectons. Il n’a pas été question d’une pierre deux coups mais bien d’une pierre un coup pour être sûr de ne pas rater le coup. » Si bien qu’il est d’avis que « nous devons veiller à faire appliquer cette sanction quelles que que soient, par ailleurs, nos divergences ».

« En attendant près de 54% des inscrits (plus de la moitié) ont préféré s’abstenir, bonjour à eux. Merci à ceux qui nous ont fait confiance et qui ont voté pour nous. Le travail continue. Cette continuité se fera dans le respect strict de nos convictions et la nécessité de rehausser les valeurs dans notre pays, sans quoi rien de bien ou de mieux ne sera possible », ajoute-t-il.

Avant de marteler : « Le combat pour notre pays ne sera pas conditionné par le résultat des urnes. Il faudra travailler à modifier les trajectoires par la force de l’argument. Les urnes qui maintiennent encore le régime actuel au pouvoir ne nous sont pas d’un grand apport pour un changement urgent de paradigmes dans la manière de gérer ce pays. Ils ne rassurent pas non plus dans le choix de l’alternative quand le fait d’élire des candidats sans les connaître devient de plus en plus une règle acceptée dans le choix de nos dirigeants. »

Et de conclure : « Le combat pour un Sénégal émergent, de justice et de valeur devra s’engager sans faiblesse. Il doit être authentiquement patriotique et exclusivement consacré aux intérêts supérieurs de la nation. »

Vox Populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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