Loin de connaître son épilogue, la confrontation entre des Baye Fall et des populations de Thiayfaly, un village peulh situé à Touba, continue de cristalliser les attentions. Après l’émotion et les commentaires que cette affaire a suscité, Serigne Aliou Fall, ibn Serigne Ndam Saliou, a brisé le silence pour porter la parole du khalife des Baay Fall. Mais, il a profité d’une déclaration filmée pour faire part des consignes que leur a données le Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, après avoir été informé de l’homicide dont a été l’objet, le Baye Fall, Moustapha Niang.
«Serigne Mountakha, au nom de qui et pour qui, nous nous sommes mobilisés, a envoyé un émissaire nous demander de rester à son écoute et nous informer qu’il se chargeait de faire tout le nécessaire. Nous nous étions mobilisés pour suivre ses recommandations. Et sur ses directives, nous restons, aujourd’hui encore, à son écoute», a confié le porte du jour qui signale que ce mort ne leur a pas empêché de poursuivre la mission à eux confiée.
«Nous continuerons de veiller au respect des mesures qui avaient été prises par le Khalife des Mourides. Au moment où je vous parle, une équipe a pris le relais sur le terrain», a-t-il informé. Et ce, malgré le fait qu’ils soient endeuillés.
«Nous sommes attristés. Nous nous inclinons devant la mémoire de Moustapha Niang et présentons nos condoléances à ses proches. Nous partageons leur douleur. Je tenais a précisé que cette recommandation émanant de Serigne Touba, Serigne Mountakha Mbacké en passant par Mame Cheikh Ibrahima Fall, Serigne Amdy Fall Ibn Serigne Modou Mbenda, nous la suivons strictement et sommes déterminés à garder le cap», promet-il, au nom des Baye Fall.
A l’en croire, «c’est la résistance opposée par certaines personnes qui sont en violation contre cette volonté du marabout, qui peut conduire à des situation comme celle que nous déplorons». Mais, il rappelle que les Baye Fall, lui y compris, sont sous les ordres de l’autorité religieuse.
«Nous avons été chargés de veiller au respect des mesures adoptées pour la sauvegarde de la sacralité de Touba. A ce sujet, l’autorité religieuse a manifesté sa volonté ferme de ne jamais lâcher prise. Nous ne sommes motivés que par cette directive. On entend beaucoup de commentaires concernant ce qui s’est passé (au village peulh de Thiayfaly). Mais Moustapha Niang fait partie de ceux qui s’étaient rendus dans ce village pour exécuter la mission que nous a confiée le khalife général. Et cela consistait à veiller au respect de ses directives»
Concernant ce qui s’est passé nuitamment à Thiayfaly, il a tenté de démonter les arguments avancés par les populations locales. C’était au micro de nos confrères du site ‘’Darou Bairé Fall Tv’’.
«Sur les lieux, ils ont été confrontés à des populations qui certainement, ont des comportements qui ne cadrent pas avec ce que veut le khalife à Touba. C’est cela qui est à l’origine de tout ce qui s’est passé. Nous savons tous que si les Baye Fall étaient déterminés à aller engager une confrontation, en ce moment, c’est du côté des populations de ce village qu’on allait déplorer, au moins, un mort. Par contre, c’est dans nos rangs qu’on a décompté ce décès. Nous avons entendu dire que les populations étaient désarmées, mais l’enquête ouverte suit son cours. Les enquêteurs sont assez outillés pour découvrir la vérité».
Pour les causes du décès de leur condisciple, il s’est voulu catégorique. «Les populations savent très bien que le coup de feu qui a fauché Moustapha Niang, alors qu’il était avec ses semblables, a été tiré par l’un d’entre elles. Deux autres blessés par balle sont à déplorer. Il s’agit de Bassirou Fall et de Cheikh Diop», a-t-il indiqué.
Concernant ces deux chèvres tuées, «elles ont été percutées par des véhicules. Quant aux moutons qu’elles nous accusent d’avoir volé, je dis qu’aucun de ces genslà qui avaient effectué la descente dans ce village, n’est venu ici avec ne serait-ce qu’un mouton ou un bouc. Parce que cela n’est pas ce que nous étions partis chercher. Nous n’avons besoin ni d’un bouc ni d’un mouton», a-t-il soutenu pour démentir les villageois qui les accusent d’avoir embarqué frauduleusement une cinquantaine de moutons
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