Conspuée Par La Jeunesse Africaine : La France embourbée par sa politique africaine

Les relations entre la France et certaines anciennes colonies deviennent de plus en plus heurtées. La France qui était le maître à penser de l’élite politique africaine est devenue subitement un adversaire de la jeunesse africaine qui dénonce les accords unilatéraux dont elle est gagnante. Cette nouvelle position est due au fait que la France a des problèmes d’adaptation aux exigences des peuples africains.

Les réalités géopolitiques de l’Afrique sont entrains de connaître une mutation dont la jeunesse reste le moteur qui impose de plus en plus aux élites les conduites à tenir. La France qui a toujours été le partenaire privilégié de ses anciennes colonies éprouve des difficultés pour s’adapter à cette nouvelle situation. On dirait que la jeunesse veut briser les chaînes de la dominance française sur les Etats africains. Aujourd’hui dans plusieurs pays la jeunesse s’organise pour chantonner le refrain «France Dégage».

Ce slogan n’est pas anti français mais un cri de guerre pour imposer des relations gagnant-gagnant entre les pays africains et la France. Il faut donc mettre fin à l’hégémonie française sur les anciennes colonies.

Ce combat mené par les activistes et les mouvements de jeunesses qui sont en première ligne sont de plus en plus radicale car ni la France, ni l’élite politique au solde de la France ne veulent décrypter le message : la jeunesse a besoin d’une liberté, d’une justice indépendante, d’une gestion transparente etc.

Cette radicalisation de la jeunesse s’explique du fait que les pays maghrébins comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie mais aussi le Rwanda qui sont parvenus à sortir du tutorat français sont devenus les pays les plus développés contrairement aux subsahariens dont l’élite politique reste ancrée sous la couverture et la protection de la France comme, le Niger, la Guinée, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, la Centrafrique, RDC etc.

Malgré l’exploitation des ressources, les pays subsahariens vivent dans une pauvreté endémique. Les gouvernants sont toujours prêts à brader les ressources à la France au détriment de ses concurrents qui sont privés des marchés même si dés fois il y a une meilleur offre. Avec cette démarche, on dirait que l’ancienne métropole appliquée jusque-là, la loi de Gaston Déferre. Cette politique consistait à éviter systématiquement de créer des industries de transformation dans les colonies afin d’empêcher le développement du secteur secondaire. Une telle démarche allait plonger l’Afrique dans la pauvreté et du coup le continent deviendra un marché pour la consommation des produits finis importés de l’occident.

Depuis la colonisation jusqu’à nos jours, c’est le même procédé qui est utilisé par la France envers les pays africains. A cause d’une telle stratégie d’appauvrissement, le seul métier qui existe dans les pays africains, c’est le commerce.

Le secteur secondaire est quasiment inexistant malgré le fait que le continent produit du Manganèse, du bauxite, de l’or, du pétrole, du Gaz, du Cacao, du coton, de l’arachide, du Diamant, de l’uranium, Phosphate etc. Aujourd’hui, la rupture semble s’approcher et comme le disait François Mitterrand, alors ministre de la Justice «Sans l’Afrique, il n’y aura pas d’histoire de France au XXIe siècle », écrivait-il en 1957 dans Présence française et abandon.

La France Un Tueur à Gage des Présidents Africains

L’Afrique a vécu des décennies dans la souffrance. Après l’esclavage, il y a eu la colonisation, la déportation des tirailleurs durant les deux guerres mondiales. Après l’indépendance, la France a continué d’appliquer cette politique de contrôle sur les pays africains.

Ainsi, elle a été sans pitié envers les chefs d’Etat qui ont tenté de couper le cordon ombilical qui les liait à l’ancien colonisateur. En Afrique la France a déstabilisé des nations, fait tomber des régimes et fomenté des coup-d ‘Etat. On l’accuse d’avoir été à l’origine de plus de 20 coup-d ‘Etat.

Le dernier coup de pioche en date du 20 octobre 2011est l’assassinat du dictateur Libyens, Momar Khadafi. Ce dernier qui avait voulu la création des Etats unis d’Afrique dont la Libye serait la locomotive représentait désormais un danger pour les intérêts de la France. Profitant du printemps arabe, la France du président Sarkozy a destitué le guide libyen avant de l’assassiner.

Tant que le colonel Kadhafi n’avait pas d’ambitions sur l’Afrique, il ne constituait aucune menace pour la France. Les Etats n’ayant point d’amis comme le disait le Général De Gaulle, l’ancien ministre de l’intérieur de la France et ami de Kadhafi, Nicolas Sarkozy à la présidence, était devenu un ennemi juré du dictateur libyen.

Malheureusement, en l’éliminant, la France a propagé le front de l’insécurité dans la zone du Sahel. Les armes que détenaient les groupes de combattants ont essaimé vers le sud du pays et le Mali est devenue la principale victime.

Sans culpabiliser directement Idriss Déby Itno, ancien président du Tchad, disait que la France n’a pas fait un service après-vente. L’autre couac sur le Mali reste les rebelles Touaregs qui ont été chassés par les Djihadistes au nord de Tombouctou et sont curieusement revenus après l’intervention de barkane qui a déployé 5000 soldats pour lutter contre les « terroristes» dont le nombre dit-on était de 3 000. Qu’est-ce que fait la France en Afrique à tel point de faire un lobbying pour que la Russie n’ait pas un accord avec le Mali?

Soutien des tyrans

La politique Française est un couteau à double tranchant. En Côte d’Ivoire, avec les forces serval, la France a obtenu la peau de Laurent Gbagbo qui avait refusé de céder le pouvoir malgré sa défaite devant son rival, Alassane Dramane Ouattara. Après deux mandats, ce dernier a déposé une troisième candidature et a été élu d’une piètre manière (25% de l’électorat avec plusieurs morts).

L’opprimé d’hier est devenu l’oppresseur d’aujourd’hui, la seule différence est qu’il est un allié sûr de la France. Dans un autre registre, la France a prouvé aux yeux du monde qu’elle n’est pas contre le troisième mandat pourvu qu’on protège ses intérêts.

D’ailleurs au Tchad, Idriss Déby Itno avait révélé qu’il avait l’ambition de quitter le pouvoir mais c’est la France qui l’a dissuadé de prendre cette décision et pour l’aider elle allait lui envoyer un constitutionnaliste pour justifier la légalité d’un mandat de plus. Pour atteindre ces buts, la France utilise des mercenaires juristes et exerce une pression médiatique à travers ses médias.

Malheureusement après la mort de cet allié stratégique, la France s’est engagée d’accompagner Mahamat Idriss et paradoxalement elle s’est dressée contre la junte au Mali.

Le Mandat

Mamadou Nancy Fall
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