Vox-Populi- La section sénégalaise d’Amnesty International a lancé une pétition afin d’obtenir des autorités sénégalaises la libération «immédiate» de Mouhamed Samba Djim dit «Hannibal Djim» et toutes les personnes arrêtées de «façon arbitraire» dans la vague de répression contre les voix dissidentes au Sénégal.
Dans une note d’information reçue à la rédaction de Vox Populi, jeudi, son Directeur exécutif, Seydi Gassama, appelle les Sénégalais à agir maintenant pour demander la libération du jeune homme détenu depuis plus de 6 mois en attente d’un procès. Il est poursuivi pour avoir organisé des campagnes de financement participatif.
D’après la même source, c’est le 8 février 2023 que les forces de sécurité sénégalaises ont arrêté Mouhamed à son domicile à Dakar. Mouhamed, dont la résidence habituelle se trouve au Québec, s’était rendu au Sénégal pour passer des vacances et célébrer son mariage. Il est en détention provisoire et poursuivi pour «financement d’activités de nature à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles politiques graves, complot contre l’autorité de l’État, actes de nature à occasionner des troubles politiques graves et à compromettre la sécurité publique», souligne-t-on.
Mouhamed est un activiste politique connu sur les réseaux sociaux pour ses campagnes de collecte de fonds via la plateforme de financement participatif «Kopar Express», ajoute le texte qui rappelle que c’est dans le cadre de campagnes de collecte de fonds en faveur du parti d’opposition PASTEF–Les Patriotes qu’il a été ciblé, traqué, et arrêté de manière arbitraire.
Alors qu’il est en détention provisoire à la prison de Rebeuss à Dakar, Mouhamed, ingénieur en qualité, sécurité et environnement, voit ainsi son rêve de poursuivre son doctorat au Québec lui échapper, indique le document d’Amnesty International. Avec d’autres détenus, indique-t-on, il a été privé de droit de visite et n’a pu obtenir de voir sa famille qu’après 17 jours de grève de la faim et 5 jours passés au service de réanimation de l’hôpital Principal de Dakar.
En tout, ce sont plus de 1000 personnes qui ont été ciblées, traquées puis arrêtées par les autorités sénégalaises en l’espace d’un an simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, de réunion pacifique ou pour leur lien présumé avec le parti d’opposition PASTEF–Les Patriotes.
Face à cette telle situation, Amnesty International soutient qu’il est temps que les autorités sénégalaises mettent fin aux arrestations «arbitraires» et cessent d’utiliser la détention provisoire pour punir des individus pour leur relation présumée avec un parti politique