Parents et alliés des détenus ont manifesté leur adhésion au «chemin de la libération» mis en place sous l’égide de Frapp-France et qui est devenu le mur de lamentations des familles des personnes détenues «arbitrairement» dans les prions. Membre de la famille du rappeur Mor Talla Guèye alias «Nitt doff»,
Maman Faye a fustigé la longue détention préventive de son frère activiste qui, depuis janvier, est placé sous mandat de dépôt. «Nous ne défendons pas ces gens parce qu’ils ont plus de droits que les autres détenus. Mais nous considérons que les raisons pour lesquelles ils sont maintenus en prison sont des délits mineurs ou des flagrants délits. En ce sens, nous estimons qu’ils devraient être jugés au lieu d’être maintenus en prévention qui n’a que trop durée», a dénoncé Maman Faye.
«Ce n’est pas parce qu’ils sont arrêtés qu’ils sont en grève de la faim. C’est parce que cela fait six à sept mois qu’ils sont placés sous mandat de dépôt. Et toutes les demandes de liberté provisoire qu’ils ont introduites ont été refusées», a-t-elle déploré avant d’appeler le président de la République à la clémence. L’activiste fut arrêté par les éléments de la Sureté urbaine le 18 janvier 2023 à son domicile. Il est poursuivi pour «appel à l’insurrection, outrage à magistrat, appel à la violence et à la désobéissance aux institutions, menaces de mort à l’encontre des autorités judiciaires et injures publiques».
Même son de cloche chez Mame Maty Diop, épouse de Cheikh Oumar Bamba Diop. Arrêté à la cité Keur Gorgui, lors du rassemblement de Yewwi Askan Wi, le 25 juin 2023, le coordonnateur du MODDAP (mouvement des Domou Daara de Pastef) avait été placé sous mandat de dépôt par le juge du deuxième cabinet. Son épouse qui a pris part au lancement du mouvement «Yonnu Péexte» n’a pas manqué de dénoncer, de prime à bord, les circonstances de l’arrestation de son mari, mais aussi la longue détention préventive.
Manifestant son adhésion au dit mouvement, cette dame qui compte mener le combat pour la libération de son mari a tendu la main à toutes les femmes et associations féminines à adhérer à la plateforme.
Elle a appelé, par ailleurs, les autorités judiciaires à la libération immédiate de son époux et de tous les «détenus politiques». Pour sa part, Khadim Kaba, le fils de Mouramani Kaba a battu en brèche les accusations portées à l’encontre de son père qui dit-il plutôt est un «commando social», contrairement aux charges retenues contre lui.
«Le seul tort de mon père, c’est de quitter l’APR pour rejoindre en 2018 PASTEF, le camp de la liberté et de la démocratie. Si être un militant de PASTEF c’est être un terroriste, alors je le suis. Pendant qu’il était avec Amadou Ba et le parti au pouvoir, il n’a jamais été taxé de terroriste. Et en ce temps, Amadou Ba utilisait son bureau avant qu’il n’ait un siège aux Parcelles assainies. Monsieur Kaba est un homme d’affaires respecté qui soutient des milliers de familles aux Parcelles assainies. Mon père reste plus que déterminé à poursuivre le combat», a-t-il indiqué, avant d’appeler les populations des Parcelles assainies et de Tambacounda à la mobilisation derrière FRAPP pour la libération des «détenus politiques».
Vox populi