Les lanceurs d’alerte engagés pour la sauvegarde des intérêts de la communauté du karaté sénégalais, Bescaye Diop, président de la Ligue régionale de Karaté de Dakar, et Moussa Diallo, porte-parole des pétitionnaires représentant plus de 66 % des acteurs de la discipline, ont adressé un mémorandum ouvert à la ministre des Sports. Dans ce document, ils sollicitent une « intervention urgente et décisive » face à la crise institutionnelle qui secoue actuellement la Fédération Sénégalaise de Karaté et Disciplines Associées (FSKDA).
Dans leur mémorandum, ils dressent un tableau préoccupant de la situation :
« Depuis plusieurs mois, la FSKDA traverse une crise sans précédent, marquée par la mise sous contrôle judiciaire de quatre membres du Bureau fédéral, inculpés pour présumés détournements de deniers publics. À cela s’ajoute un climat généralisé de méfiance entre les dirigeants fédéraux et les structures de base (ligues, clubs, grands maîtres), ainsi que des décisions arbitraires, entachées d’irrégularités, ayant généré de nombreux conflits. Parmi elles, l’exclusion injustifiée de six membres du comité directeur, dont deux présidents de ligue, porte gravement atteinte aux principes de bonne gouvernance, de transparence et au respect des textes en vigueur. »
Ils déplorent également la baisse drastique de la participation aux activités fédérales : « Seuls 15 clubs, sur environ 200, ont pris part aux derniers championnats nationaux, signe d’une désaffection croissante des pratiquants. L’image publique du karaté sénégalais est aujourd’hui gravement ternie. »
Pour les signataires, cette situation a des conséquences désastreuses non seulement sur la discipline elle-même, mais aussi sur l’avenir des jeunes pratiquants, désormais désorientés et démotivés. Elle nuit également à la crédibilité du karaté, aussi bien au niveau national qu’international, et met à mal la paix sociale et la cohésion au sein de la communauté sportive.
Sur le plan juridique et institutionnel, Moussa Diallo et Bescaye Diop rappellent que « conformément aux textes régissant les fédérations sportives, le ministère des Sports a la prérogative d’intervenir en cas de manquements graves à l’éthique ou à la transparence, de blocage du fonctionnement des structures ou de mise en cause judiciaire de dirigeants pour des faits graves ».
C’est sur cette base qu’ils demandent la dissolution formelle de la FSKDA par arrêté ministériel. Ils appellent également à la convocation, dans les meilleurs délais, d’une Assemblée générale extraordinaire élective. Autres revendications : le respect de l’autonomie des ligues et la protection des lanceurs d’alerte et des clubs engagés dans la voie de la transparence.
« Notre démarche est fondée sur l’amour du sport en général et du karaté en particulier, le respect des principes de bonne gouvernance, et la volonté de préserver l’intérêt supérieur du karaté sénégalais. Nous nous engageons à collaborer pleinement avec toute mission initiée par votre autorité », concluent-ils dans leur mémorandum.