Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a fermement condamné ce qu’il considère comme une atteinte grave au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, perpétrée par le Président de l’Assemblée, Amadou Mame Diop, ainsi que les représentants de la coalition Benno Bokk Yaakaar, lors de la Conférence des Présidents tenue le jeudi 5 septembre 2024. Cette réunion, initialement destinée à fixer le calendrier des affaires à l’ordre du jour de la session extraordinaire convoquée par le Président de la République, s’est transformée en une manœuvre décriée par l’opposition.
Dans leur déclaration reçue hier, les députés de Yewwi Askan Wi accusent leurs homologues de Benno Bokk Yaakaar d’avoir imposé un calendrier de travail irréaliste, reflétant, selon eux, une attitude revancharde consécutive à l’échec récent de la motion de censure. « Cette stratégie de la terre brûlée ne vise qu’à saboter le travail parlementaire », dénonce le groupe, pointant du doigt un calendrier bâclé, tandis que la session extraordinaire est prévue de s’achever le 19 septembre 2024.
Au cœur des tensions, la fixation de la date de la déclaration de politique générale, prévue pour le 11 septembre 2024, suscite l’indignation de l’opposition. Le groupe Yewwi Askan Wi reproche à Amadou Mame Diop d’avoir piétiné l’article 97 du nouveau Règlement intérieur, adopté le 16 août et promulgué le 30 août 2024, qui stipule qu’un délai de huit jours minimum doit être respecté avant toute déclaration de politique générale. Or, la notification officielle n’ayant été communiquée que lors de la session du 5 septembre, ce délai n’est pas respecté.
Malgré les objections soulevées par les députés de Yewwi Askan Wi, les représentants de Benno Bokk Yaakaar ont persisté dans leur démarche. Ce passage en force est qualifié par le groupe d’« éhonté » et d’« institutionnellement banditiste ». En réaction, Yewwi Askan Wi exige le respect scrupuleux du Règlement intérieur, en particulier de l’article 97, pour la tenue de la déclaration de politique générale.