Les Conseils locaux de la pêche artisanale du Sénégal (CLPA), se sont réunis pour faire une introspection des difficultés que traverse leur secteur. Lors d’une rencontre clôturée hier à Saly, le Réseau national des CLPA du Sénégal a soulevé plusieurs questions dont le financement durable du réseau, la gestion durable des ressources halieutiques, la sécurité en mer qui sont les principaux maux qui freinent l’avancée de la pêche artisanale. Le Mandat
La situation difficile que traverse la pêche affecte en premier lieu les acteurs. Ayant conscience que les choses vont de mal en pis et que les résultats sont de moins en moins bons au fil des années, ils ont décidé de prendre leur responsabilité. Lors de leur rencontre qui s’est tenue à Saly, ils ont fait leur mea culpa en reconnaissant d’abord leur responsabilité avant d’évoquer ceux du gouvernement. Ainsi, les pêcheurs affirment que leur secteur est aujourd’hui, menacé par beaucoup de facteurs.
C’est pourquoi le coordonnateur national des CLPA du Sénégal demande à ses camarades de faire de cela leur cheval de bataille car ^prévient-il, à ce rythme, la pêche artisanale sera un vieux souvenir et ça pourrait causer une situation catastrophique surtout que le secteur est l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois et contribue massivement à l’alimentation et à la nourriture.
« Nous sommes bien organisés certes, mais pour mieux travailler, nous devons mettre en place un plan de travail annuel. Mais également nous avons discuté de quatre points durant cette rencontre, il s’agit de la sécurité en mer, du financement durable de nos activités, ainsi que nos projets. Cela nous permettra de bien fonctionner. Nous avons discuté également de la pêche irresponsable, avec la capture des juvéniles, mais aussi de notre plan de travail annuel, que nous devons dérouler », a soutenu Alassane Diatta.
Entre autres ses difficultés qui sont à l’origine de la crise dans la pêche artisanale, le coordonnateur national des CLPA cite le manque de financement des acteurs de la pêche, la sécurité en mer qui fait défaut, mais également la gestion de la ressource. A l’en croire, s’il n’y a plus de ressource, les populations ne seront plus en sécurité parce que beaucoup de personnes dépendent des activités halieutiques.
Toutefois, il faut noter que l’État du Sénégal a été préventif en créant les CLPA car depuis leur mise en place (42 CLPA aujourd’hui), ils ont contribué à sensibiliser les acteurs. C’est pourquoi Alassane Diatta estime que «c’est une implication des communautés de pêche dans la gestion et dans la politique de gestion. L’Etat a jugé plus intelligent de laisser une place aux communautés dans les prises de décision.
Par exemple, les problèmes spécifiques de Saint-Louis dans le domaine de la pêche sont discutés entre Saint- Louisiens, et ainsi de suite. Les propositions sont soumises à l’autorité, et les décisions sont prises. Ce sont les acteurs qui sont au début et à la fin de la gestion de la ressource. C’est une chose qui marche bien, à part quelques difficultés liées aux moyens et financements et nous allons discuter de ces pr
oblèmes», a soutenu Abdoul Aziz Ly, chef des Services régionaux des pêches de Thiès. Pour sa part le ministre de la pêche, Pape Sagna Mbaye demande aux acteurs à prendre plus de responsabilités et mettre le curseur sur la sensibilisation car la plupart des problèmes qui secouent le secteur sont causés par les acteurs. Sachant qu’ils sont les premiers bénéficiaires, le ministre leur suggère d’être en première ligne pour défendre et sauver leur travail ; et assurer ainsi la pérennité de la ressource qui contribue dans la nourriture et l’alimentation des populations.
Le Mandat