Le Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunication (SNTPT), a organisé le mardi 24 décembre 2024 un grand rassemblement devant la direction générale de la Poste pour exiger le paiement de deux mois d’arriérés de salaires. Les travailleurs menacent de perturber la déclaration de politique générale du Premier ministre si le jeudi (aujourd’hui) , ils ne sont pas payés. Ils disent qu’ils vont débarquer avec leur famille à l’Assemblée nationale avec des pancartes pour entrer dans leurs fonds.
M. Ibrahima Sarr, secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunication (SNTPT), a affirmé : « Nous traversons des difficultés extraordinaires, la situation aujourd’hui de la Poste est insoutenable en ce sens qu’elle affecte des familles, des innocents mais elle affecte toute la société sénégalaise. Figurez-vous aujourd’hui, on est le 24 décembre 2024, personne ne pouvait penser que des travailleurs dignes, des travailleurs engagés soient restés jusqu’au 24 décembre sans percevoir leur salaire du mois de novembre, encore moins les salaires de décembre, cela est inacceptable. Aujourd’hui, nous nous sommes réunis ici mais nous estimons que ça sera la dernière rencontre devant notre direction générale ».
Il estime qu’ils ont alerté les autorités au risque même de notre vie. Selon lui, les autorités actuelles en sont conscientes et avaient même pris parti pour éradiquer la mal gouvernance qui avait gangrené la Poste.
Il poursuit : « En tout cas si les salaires ne sont pas payés, le Premier ministre prépare sa déclaration de politique générale, je demanderai à tous les travailleurs, avec leur famille de sortir de leur maison où ils vivent la misère pour venir de visu demander au Premier ministre de régler définitivement ce problème-là. Si cela ne se règle pas, nous allons investir les rues avec nos soutiens et la mobilisation de tous les sénégalais parce que ce qui est en train de se jouer, interpelle tous les sénégalais, des pères et des mères de famille qui restent deux mois sans salaire, qui se voient piétiner leur dignité dans leur fort intérieur parce que des bailleurs leur reprochent de ne pas payer le loyer, les enfants sont renvoyés quotidiennement à l’école, il faut que cela cesse. Nous n’accepterons plus d’être leur victime exécutoire des erreurs que nous n’avons commises ».
M. Sarr a tenu à préciser que les nouvelles autorités sont là, on attend plus de stabiliser la situation, et la stabiliser, c’est de prendre en compte correctement les salaires des travailleurs pour qu’ils aient l’esprit au travail pour le redressement de l’entreprise parce que des propositions et des pistes de solutions ne manquent pas, ils les avaient explorés.
« Aujourd’hui après 8 mois de magistère, il est impensable dans le Sénégal du 21 -ème siècle sous l’ère de M. Bassirou Diomaye Faye que des travailleurs soient restés deux mois sans salaires et je dis pourquoi, on est resté le 24 sans pour autant réagir, nous avions rencontré notre ministre tutelle qui nous avait assuré que ce problème a pris à bras le corps et que son homologue du ministère des Finances, est impliqué et ils sont conscients de la situation », poursuit-il.
Il rajoute : « Moi, personnellement, le directeur de cabinet m’a interpellé pour me dire que, à quelle date vous allez recevoir et jusqu’à présent, nous n’avons rien reçu. Il y a des travailleurs chrétiens qui sont parmi nous, nos enfants qui bénéficiaient d’arbre de Noël ne sont même plus sûrs d’avoir leur repas de Noël, c’est extraordinaire, c’est impensable. Je dis que ça sera la dernière fois qu’on se réunisse ici. Maintenant, je dis en tout cas les protagonistes de ce refus-là le paiement des salaires, c’est des fonctionnaires de la fonction publique, nous les avons identifiés, entre 2012 et 2017 où il y a eu un carnage financier à travers la compense, ils ont ouvert les vannes et moi, j’ai toujours dit que l’argent qui est passé par la compense n’a pas servi à la Poste mais plutôt la Poste a été utilisée comme canal de transition pour rapatrier ces fonds ».
Il conclut : « Figurez-vous, 2012 et 2017, de 63 milliards en 2018, en 2012 le stock de la compense, c’est 203 milliards en 2017.Donc, soit un gap de 140 milliards qui gèrent la compense qui se règle au trésor. Pourquoi cette ouverte d’alors. Nous demandons aux autorités actuelles du Sénégal, vraiment d’apporter des éclairages par rapport aux flux financiers qui sont passés par rapport à la compense qui était favorisée par un certain laxisme de fonctionnaires, qui aujourd’hui, nous regardent au haut et appliquent la rigueur pour ne pas nous payer de salaires. La DST a été pompée au courant du magistère du DG sortant, ces 560 millions -là qu’on veut régulariser, ont été ponctionnés à cause du laxisme de ceux-là, qui, aujourd’hui, veulent appliquer la vigueur, nous n’accepterons plus ça et on va se battre avec tous les moyens ».