Décrispation : La Cour Ouest-Africaine Suspend Les Sanctions Imposées Au Mali -Par Paul Ejimé

Avant le sommet extraordinaire de la CEDEAO au Ghana vendredi, un tribunal ouest-africain a ordonné la suspension de certaines sanctions punitives imposées au Mali par l’Union économique et monétaire ouest-africaine à huit nations avec l’acronyme français UEMOA.

Les membres de l’UEOMA, comprenant principalement les anciennes colonies françaises d’Afrique de l’Ouest, appartiennent également au bloc régional de la CEDEAO de 15 nations.

Le groupe utilise la monnaie commune, le franc CFA, qui est liée au Trésor français.

Les membres appartiennent à la Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest, BCEAO, basée à Dakar, au Sénégal.

Le groupe s’est réuni le 9 janvier à Accra avant un sommet de la CEDEAO pour suspendre le Mali et imposer des sanctions financières radicales au pays.

La CEDEAO a ensuite imposé ses propres sanctions.

C’était après que le gouvernement intérimaire du Mali, dirigé par le colonel Assimi Goita, dominé par l’armée, ait retardé son programme de transition antérieur.

Un responsable du tribunal de l’UEMOA a déclaré jeudi aux journalistes que l’ordonnance de suspension serait suivie de « détails » de la décision de justice.

La décision fait suite à des poursuites intentées par la junte dirigée par Goita, qui a qualifié les sanctions de l’UEMOA d' »illégales ».

Bien que les sanctions de la CEDEAO puissent être différentes, la décision de justice de jeudi pourrait avoir un impact sur la ou les décisions du sommet de la CEDEAO de vendredi, qui devrait revoir les sanctions régionales contre le Mali et également envisager un éventuel compromis sur le calendrier de transition du pays.

L’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, médiateur de la CEDEAO sur la crise malienne, a terminé cette semaine sa dernière mission à Bamako sans aucun accord sur le programme de transition.

Dans un recul par rapport à sa position ferme antérieure, la CEDEAO a invité Goita à la réunion d’Accra, avec des développements en Guinée et au Burkina Faso également à l’ordre du jour du sommet.

Le Mali, la Guinée et le Burkina Faso sont sous régime militaire dans une résurgence des coups d’État et une régression de la démocratie en Afrique de l’Ouest.

 

Entre-temps, selon des sources officielles, Goita a répondu à l’invitation de la CEDEAO en disant qu’il ne pouvait participer au sommet d’Accra que par vidéoconférence, mais qu’il serait représenté par deux ministres.

Aucune raison n’a été donnée, mais cela pourrait être lié à des problèmes de sécurité et à une méfiance mutuelle.

Un homme qui a tenté de tuer Goita avec un couteau en juillet 2021, serait mort en garde à vue lors d’un interrogatoire, selon le gouvernement.

Les autorités maliennes ont accusé la CEDEAO d’agir sur le scénario de l’ancienne puissance coloniale française, au milieu de relations diplomatiques tendues entre Paris et Bamako.

La France retire ses forces combattant l’insurrection islamique du Mali après avoir accusé le régime de Goita d’avoir contracté l’agence de sécurité privée russe Wagner pour un soutien militaire.

En représailles apparentes, le Mali a expulsé l’ambassadeur de France de Bamako et a également ordonné aux groupes de médias français RFI et France24 de quitter le Mali.

Les critiques ont accusé la CEDEAO d’incohérence et d’inefficacité dans la lutte contre les menaces à la démocratie dans la région, notamment la modification douteuse des constitutions nationales, les fraudes électorales et les violations des droits de l’homme, qui sont en partie responsables de l’instabilité politique et des incursions militaires en politique dans certains États membres.

Aussi, alors que les adhésions des trois États sous contrôle militaire ont été suspendues, on estime que les sanctions contre le Mali sont disproportionnées.

L’armée guinéenne n’a pas encore annoncé officiellement un calendrier de transition, tandis que celle du Burkina Faso n’a rendu public que mardi un programme de transition de trois ans.

La CEDEAO, qui aura 47 ans en mai, avec un bon bilan en matière de prévention, de gestion et de résolution des conflits, est désormais confrontée à un rude test d’intégrité et existentiel sur les crises politiques au Mali et dans d’autres États membres en difficulté.

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