Si la médiation du Président Bassirou Diomaye Faye au Mali, au burkina et au niger n’aboutit pas, le Sénégal risque d’en payer le plus lourd tribut. L’alerte est faite par la banque d’investissement et de développement de la CEDEAO qui vient de rendre public son rapport sur les perspectives de développement en Afrique de l’ouest
Le Sénégal a intérêt à ramener les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) au sein de la CEDEAO. En effet, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO prévient sur les pertes du Sénégal en cas d’échec de la médiation du Président Bassirou Diomaye Faye. «Perspectives de développement en Afrique de l’Ouest: Renforcer la résilience face aux chocs récurrents», c’est l’intitulé du dernier rapport de la CEDEAO.
Selon le document en question, les risques associés aux projections dans notre pays englobent les exportations vers la région sahélienne si le Burkina Faso, le Mali et le Niger mettent en œuvre leur décision de quitter la communauté.
A cela s’ajoute un retard supplémentaire dans la production de pétrole à partir des nouveaux champs, qui entraînera une réduction significative des perspectives de croissance.
De plus, l’augmentation persistante des prix du pétrole brut, bien que positive en termes de recettes, constitue une menace sérieuse pour le secteur. En effet, L’OPEP+ a annoncé la prolongation des réductions volontaires de la production de pétrole brut en mars 2024 jusqu’au deuxième trimestre, mettant fin aux espoirs des producteurs de lever les restrictions de production dans un avenir proche.
Malgré le coût du baril dépassant les 80 USD, l’espoir d’une levée des réductions de production a été contrarié par une baisse de la demande de pétrole, entraînant une pression à la baisse sur les prix. L’impact des réductions d’environ deux millions de barils par jour commencera à se faire sentir lorsque la demande augmentera.
Les tensions au Moyen Orient et les perturbations dans les raffineries russes à la suite des attaques ukrainiennes ont également exacerbé la situation. Cette situation aura un impact négatif sur les économies en Afrique de l’Ouest, se traduisant par une inflation accrue, un creusement du déficit budgétaire et une dépréciation monétaire.
Toutefois, les perspectives s’annoncent bonnes pour le Sénégal. Selon les projections, le PIB devrait croître de manière substantielle pour atteindre 7,6 % en 2024, puis 8,7 % en 2025, grâce à une activité accrue dans le secteur pétrolier, avec la mise en service de nouveaux puits de production, ainsi qu’à une nouvelle production d’or et de phosphate.
L’inflation moyenne devrait rester sur une trajectoire baissière, passant à 3,6 % en 2024 et à 2,1 % en 2025, grâce à la poursuite de la baisse des prix des denrées alimentaires. Le solde budgétaire quant à lui devrait s’améliorer pour atteindre -3,9 % du PIB en 2024, puis -3,1 % du PIB en 2025, le secteur pétrolier devrait améliorer la marge budgétaire grâce à l’intégration de nouvelles rentes tirées des ressources.
Alors que le ratio dette/PIB devrait diminuer pour atteindre 72,5 % en 2024 et 67,6 % en 2025. Le solde du compte courant devrait également continuer à s’améliorer pour atteindre -11,1 % du PIB en 2024 et -6 % du PIB en 2025, grâce au lancement et à la montée en puissance des exportations de nouvelles ressources.
Source L’As