Désencombrement au marché central de Rufisque : Tabliers et commerçants déplorent le zèle des autorités locales et interpellent le Chef de l’Etat

Les opérations de désencombrement des rues, ruelles et grande artère du centre-ville de Rufisque se poursuivent. Au marché central de Rufisque, les tabliers qui occupaient les artères de la vielle ville, ont été sommés de quitter les lieux par le préfet du département de Rufisque.

Depuis plusieurs semaines, ces marchands ambulants surveillés comme du lait sur le feu par les hommes en bleu de la Mairie, ne savent plus à quel saint se vouer. Face à la presse ces derniers avant-hier à Rufisque, ces marchands ont décrié l’attitude de ces agents chargé de la suivie des opérations de déguerpissent.

Youssou Ndiaye a porté leur porte-parole. «Depuis des semaines on ne travaille plus. Les agents chargés de la surveillance du marché central de Rufisque nous harcèlent. Seuls les commerçants qui ont des boutiques ont le droit de s’activer. Ils prennent nos marchandises quand ils nous voient étaler nos produits dans les rues et ruelles du marché central. On est obligés de payer 3000 FCFA. Ils n’épargnent personnes. Même les veilles dames qui vendent des légumes ou des condiments sont victimes de ces agents. Ils nous pourchassent comme des malfaiteurs», a-t-il déploré.

A l’en croire, cette opération de déguerpissement a beaucoup impacté leur activité.

«On est là aujourd’hui pour alerter l’opinion national sur ce qui se passe actuellement ici à Rufisque. Et cela ne date pas d’aujourd’hui.  Depuis son arrivée à la mairie Ville, le maire Omar Cissé a toujours tout fait pour nous chasser du marché central de Rufisque. Il a usé de tous ses moyens pour nous faire partir. On a noté depuis son arrivée, qu’il ne tolère pas les tabliers et marchands ambulants. Il n’a jamais reçu les responsables des tabliers de Rufisque.

Il y a eu plusieurs réunions avec ses adjoints mais après tout quand ils prennent des mesures, il laisse en rade nos propositions. De nos jours, ils font ce qu’ils veulent alors que si on négocie, c’est pour trouver des solutions et non pas pour que nos propositions dorment dans les tiroirs», a-t-il fait savoir.

Pour lui, le député-maire doit savoir raison garder et reconsidérer ses actions qui sont contraires à ses promesses électorales lors des locales de 2022. «Il faut qu’il reconsidère ces décisions de nous chasser du marché central, car nous ne sommes pas ses ennemis. Et pour dire vrai, nous constituons une demande sociale dans le département de Rufisque. Je lance un appel solennel au Président de la République Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ous­mane Sonko de prendre en main le problème des marchands tabliers et marchands ambulants et de jouer avec plus de sentiment et de tolérance avec cette jeunesse du Sénégal», a déclaré le porte-parole des tabliers du marché central de Rufisque.

Le traitement qui leur est réservé a déjà fait des morts, va-t-il dit. Pour preuve dit-il, «à l’issue des déguerpissements à Keur Massar organisé par le maire Bilal Diatta, nous avons appris la mort de deux jeunes marchands ambulants. Ils avaient pris la pirogue à destination de l’Espagne et malheureusement leur pirogue a chaviré».

«Monsieur le Président, voilà les conséquences des opérations de désencombrements initiés par votre gouvernement. Nous vous invitons à revenir avec plus de souplesse et de sentiments envers cette jeunesse qui vous a soutenu quand il le fallait», a dit M. Ndiaye.

En ce qui concerne, la responsabilité de l’Etat central, les tabliers et ambulants trouve qu’elle est entière. «C’est le préfet lui-même qui a donné cette information selon laquelle, c’est un ordre des autorités de l’Etat». Cependant, il reconnait que le préfet est venu au marché central de Rufisque, et avait engagé des concertations avec eux. Des concertations qui, selon lui, avaient abouti à une série d’engagements jamais respectés par l’autorité préfectorale.

«A notre grande surprise après la fête de Tabaski, il nous avait promis de nous rencontrer pour qu’on puisse trouver des solutions à l’amiable. Mais ce qui nous a surpris, c’est qu’il a fait un arrêté en interdisant tout ce qui est aux alentours du Collège Abdoulaye Sadji plus connu sous le nom de CEMAS et de l’école élémentaire Ibra Seck qui est entouré par le marché ‘Maket ba’. Donc, cela dit tout simplement qu’il ne respecte pas ses engagements avec les marchands tabliers de Rufisque », a dénoncé ce dernier. Revenant à la charge, ce jeune marchand déguerpis, indexe le comportement du PM.

«Le préfet de Rufisque est donné comme exemple, dans ces opérations de déguerpissement qui sont indignes, par le Premier Ministre Ousmane Sonko. Il dit que le préfet de Rufisque est un exemple parce qu’il négocie avec les tabliers et il est en parfait accord avec les marchands ambulants et tabliers. Je dis que peut-être qu’il est mal informé.

Nous lui demandons d’essayer de venir ici à Rufisque pour savoir ce que nous vivons peut-être, on a une population disciplinée. Les jeunes qui sont derrière nous, nous respectent car nous sommes le bouclier entre eux et ces agents qui les maltraitent chaque jour. A chaque fois qu’ils veulent réagir, on leur dit de rester calmes et sereins car nous ne voulons agir que dans la discipline et dans le respect», prévient le porte-parole des tabliers de Rufisque, Youssou Ndiaye.

Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
Up Next

Related Posts