Le processus de collecte des parrain pour le présidentielle est lancé. Mais déjà, des mandataires craignent que les doublons invalident certaines candidatures. La Direction générale des élection (Dge) a organisé avant-hier à Dakar, un atelier portant sur le thème : « innovations portées au code électoral ».
Cette rencontre vise à partager avec les acteurs les modalité sur la collecte des parrains des candidats devant sollicité le suffrage des Sénégalais en février 2024. Lors de cet atelier de partage, des mandataires et représentants de candidats à l’élection présidentielles ont pointé du doigt la problématique des doublon dans la collecte des parrains.
Pour Mouhamed Mounirou Sy représentant national du candidat Mohamed Boune Abdallah Dione, il faut appliquer la proposition retenue pendant le dialogue. « Quand il y a doublons externes c’est à dire un parrain qui parraine trois ou quatre candidats, et que le premier parrain qui a déposé, profite de ce parrain, les autres c’est à eux d’aller chercher des remplacements, parce que le premier c’est déjà validé », a expliqué Mouhamed Mounirou Sy.
« Je trouve ça un peu navrant et pas du tout égalitaire », a-t-il déploré. Selon le mandataire de la coalition de l’ancien, Premier ministre Mohamed Boune Dionne, en cas de doublon, la logique voudrait qu’on les supprimer tous et qu’on pousse les autres à aller chercher des remplaçants au niveau des doublons externes.
« C’est ça qui était plus démocratique », a estimé l’enseignant à la faculté des sciences juridiques et politique (Fsjp) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mais, malheureusement, s’est-il encore désolé, ça n’a pas été acté. « Le premier à déposer à plus de chance », a précisé Mouhamed Mounirou Sy au sortir de l’atelier. P
our ce dernier, il y a aussi un risque. Parce que, a-t-il détaillé, les doublons internes ne sont pas changeables. Là encore, renseigne-t-il, le candidat ne pourra pas encore revenir contrairement à ceux qui viennent après. « C’est ça qui a fait grincer un peu au niveau des doublons », a dénoncé le mandataire Mohamed Boune Abdallah Dione, par ailleurs promoteur du parrainage.
Dès lors, Mouhamed Mounirou Sy émet des craintes face à la pléthore de candidats. «Malheureusement, on a constaté aussi ce qui est extraordinaire 160 candidats. Et puis ce n’est pas encore fini parce que le retrait des dossiers continue au niveau de la DGE. Ça nous a un peu interloqué ». Mais, a-t-il concédé, c’est ça la démocratie. « Le jeu est ouvert », a soutenu Sy.
Le mandataire de la coalition pour un Sénégal nouveau de Mame Boye Diao et coordinateur national pour le parrainage, Masséne Papa Gueye a aussi abondé dans le même sens. D’après lui, les discussions qui ont tourné autour des doublons ont montré les limites de ce système.
Avec 160 candidats, (NDLR aujourd’hui on parle de plus de 200) il y aura forcément des doublons internes qui vont profiter aux candidats à déposer. « Si on procède au tirage au niveau du Conseil Constitutionnel, les premiers seront les mieux servis, parce que quand tu es premier, tu n’as pas de problème de doublons externes, tu peux avoir des doublons internes, et ça, tu peux changer », a-t-il alerté.
D’après lui, le candidat qui arrive à la 100em position risque d’ hériter des doublons du premier, du deuxième jusqu’au des doublons du 99e. « Cela veut dire quasiment qu’il ne tu ne pourras pas être candidat si tu optes pour le parrainage citoyens », a expliqué Massaine Papa Gueye. Ce dernier révèle que « nos camarades qui étaient là en tant que mandataire ont dénoncé cette injustice en disant que les doublons externes ». Dès lors, le mandataire de l’ex Directeur de la caisse de dépôt et de consignation interpelle les autorités. «Il faut qu’on trouve une solution pour que tous les candidats soient au même pied d’égalité », a recommandé Masséne Papa Gueye
L’Info