Dr Fatoumata Ly, spécialiste de la santé publique et infectiologue, a donné hier, des nouvelles qui redonnent de l’espoir aux populations, face à au VIH Sida. En service au Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), un organe politique de lutte contre le VIH, chargé de la coordination, de l’élaboration des différentes interventions et stratégies,
«Nous savons tous que les données ont montré qu’il y a une baisse des nouvelles infections, et des décès. C’est excellent ! Mais le défi persiste. Le défi, c’est les infections chez les jeunes», a-t-elle signalé.
Aujourd’hui, l’urgence est de savoir «quelles sont les stratégies qu’ils vont prendre à mettre en place pour atteindre ces jeunes-là? Nous devons réfléchir à ça. Pour atteindre ces jeunes-là, quels sont nos différents messages et quels canaux utiliser ? Comment faire pour la prévention du VIH? Qu’est-ce qui donne déjà les modes de contamination du VIH? Qu’est-ce qu’il faut faire pour ne pas contracter le virus? Encourager le dépistage, avoir des comportements responsables… Là sont les préoccupations majeures du Dr Ly.
Cette dernière a relevé le caractère multisectoriel de la gestion du VIH. «Nous devons travailler avec le ministère de la Santé, mais aussi impliquer les communautés et tous les ministères. C’est à dire, ceux de la Jeunesse, des Sports, de l’Intérieur, du Travail, de la Famille», entre autres. Toujours considéré comme stigmatisant, le programme VIH a eu des avancées significatives dans l’atteinte des objectifs fixés. Ceux des trois 95 (95 – 95 – 95).
«Le danger avec les enfants nés de parents séropositifs face au VIH»
«Pour le premier 95, c’est de pouvoir dépister 95% des Personnes vivant avec le VIH (Pvvih). Donc, nous avons des efforts à faire pour atteindre cet objectif. Le deuxième 95, c’est de mettre sous antirétroviraux ces 95% de ces PVVIH qui ont été dépistées. Et le troisième 95, qui est plus important, il ne s’agit pas de dépister ou de mettre sous ARV, mais il faudrait suivre ce patient-là pour qu’à la fin, qu’il y ait une charge virale indétectable. Et actuellement, pour le premier 95 de dépistage, nous sommes à 90%. Pour le deuxième 95, la mise sous ARV, nous sommes à 93%. Et pour le dernier 95, c’est-à-dire la suppression de la charge virale, nous sommes à 91%. Donc, il nous reste des étapes à franchir. Nous sommes presque arrivés et les derniers pas sont plus difficiles», a expliqué Dr Fatoumata Ly, avant de relever l’intérêt de collaborer avec les médias.
A l’en croire, «il faudrait renforcer la sensibilisation pour une bonne prévention. Nul au Sénégal, actuellement, ne doit ignorer les méthodes de prévention contre le VIH. Le dépistage, actuellement, et tous les points de prise en charge, le dépistage est gratuit. Et actuellement, même au niveau du poste de santé, le plus reculé, même au niveau communautaire, on peut faire le dépistage».
Mieux poursuit-elle, «on peut s’enfermer même dans sa chambre et faire le dépistage. C’est les tests salivaires disponibles dans tous les points de prestation et ils seront bientôt disponibles dans les officines privées, dans les pharmacies. C’est la bonne nouvelle. Et pour le dépistage, il est anonyme. Et le résultat peut être obtenu en 15 minutes. Et ce dépistage-là, c’est le premier volet de prévention», a-t-elle indiqué.
Selon elle, «avant de faire quoi que ce soit, il faut connaître son statut. Pour ce dépistage-là, c’est le premier 95, on est à 90%. Donc, il nous faut combler ce gap-là. Les lacunes, les défis du programme, c’est surtout dépister les PVVIH qui ne sont pas encore venues dans nos structures. Donc, il nous faut mettre en œuvre des stratégies innovantes pour voir comment les dépister», a-t-elle indiqué.
Les enfants face au risque de développer la maladie avec le VIH à un stade avancé si on ne les dépiste pas très tôt
Pour lui, une chose qu’il trouve inquiétante, ce sont «les enfants qui sont nés de parents séropositifs. Malheureusement, ces enfants-là sont cachés dans les maisons». Ainsi ils ne font l’objet d’aucun traitement, ce qui, selon elle, fait qu’«ils vont développer la maladie avec le VIH à un stade avancé si on ne les dépiste pas très tôt. C’est un plaidoyer que nous lançons», a-t-elle dit. «Aidez-nous à ce que la population sorte ces enfants-là pour qu’on puisse les dépister. Là où nous sommes à 90%, pour les adultes, nous sommes à 46% pour ces enfants-là».
Dans cette lutte, elle trouve urgent de veiller au «dépistage également des populations vulnérables, des populations clés. Si nous ne luttons pas contre la stigmatisation, contre la discrimination, je crois qu’on ne pourra pas dépister cette frange de la population».
Cependant, regrette-t-elle, «à cause de la discrimination, de tous les problèmes qui sont derrière, ces PVVIH-là sont réticentes. Donc, ce serait bien vraiment d’encourager ces patients-là, à lever ces barrières-là, pour qu’ils puissent s’afficher».
Par ailleurs, elle a indiqué comment faire en cas de rupture de préservatif. «Il faut aller se faire consulter, dans les 48 à 72 heures. Et après le dépistage de la victime, s’il n’a pas le VIH, il doit prendre les ARV. C’est un mois, et ensuite, faire un autre dépistage, un contrôle
Source Vox populi