Elargissement De Thiès Sur La Commune De Fandène : Les sections Pastef et PDS envoient des tirs de sommation au maire Augustin Tine

Lors de la dernière réunion décentralisée à Thiès de l’association des maires du Sénégal (AMS), la question de l’élargissement du territoire de la ville de Thiès avait été agitée. et Augustin Tine maire de Fandène s’était montré ouvert, pour la prise en charge de cette problématique. Mais cette position n’est pas du goût de la section communale de Pastef et de la section PDS qui lui ont envoyé des tirs de sommation.

La problématique de l’épuisement de l’assiette foncière de la ville de Thiès alors que la demande continue d’être pressante, avait été soulevée lors de la dernière réunion décentralisée à Thiès, de l’Association des Maires du Sénégal (AMS). «Nous sommes ouverts à faire en sorte que la ville de Thiès ou plus particulièrement les trois (3) communes de Thiès puissent donc s’élargir naturellement dans la commune de Fandène», avait déclaré le maire de Fandène, avant d’ajouter que l’ANAT était en train d’y travailler depuis belle lurette et qu’il avait déjà des propositions à cet effet.

Cette posture affichée par l’ancien Ministre d’Etat Augustin Tine, Maire de Fandène, a été fustigée par la section communale de Fandène du parti PASTEF, en collaboration avec la section du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et d’autres personnalités de la commune.

Les pourfendeurs de cette sortie l’ont qualifiée de «doublement un grave et dangereux et constituant dans le même temps un aveu d’échec». Le coordonnateur Malick Diakhaté note que la section communale de PASTEF, la section PDS ainsi que d’autres personnes ressources et toute la population concernée s’érigent en bouclier contre toute cession d’une portion du territoire communal, si petite soit-elle.

«Et nous tenons à rappeler à l’opinion publique qu’il est clairement décliné dans l’exposé des motifs de la loi n°2013 10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités territoriales, que l’objectif général visé par cette réforme, baptisée « Acte III de la décentralisation» est d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable. Ainsi, nous alertons les autorités locales et étatiques que nous n’accepterons jamais qu’une partie du territoire de notre commune soit cédée à d’autres communes ».

Il note par ailleurs une contradiction dans la position du maire Augustin Tine, pour la simple raison qu’il avait dans un passé récent réclamé une assiette foncière de plus de 9 hectares engloutie par le lotissement de Mbour 4.

«Comment peut-il être favorable aujourd’hui à l’empiétement d’une partie du territoire de la commune de Fandène et se montrer parallèlement favorable au rattachement de certains villages dans les communes de la ville de Thiès», s’est-il interrogé.

Il rappelle que cette idée d’élargissement de Thiès sur la commune de Fandène avait été agitée en 2000, mais Pape Saliou Mbaye, alors président du Conseil Rural d’alors, s’était farouchement opposé.

A l’époque, dit-il, ce projet de rattachement était porté par Idrissa Seck, Premier ministre du Sénégal d’alors en même temps maire de la ville de Thiès et il avait même dépêché un cabinet d’audit dans les zones concernées, afin de convaincre les populations. C’est par la suite d’ailleurs que les villages de Keur Saïb Ndoye, Diassap, de Poniène, Keur Modou Ndiaye, Keur Mbaye Diakhaté, etc., ont été rattachés à la commune de Thiès-Nord.

Il ajoute que « sans le courage, la détermination et le sens élevé du patriotisme de l’ex PCR de Fandène, de contrecarrer ce projet avec la collaboration de la communauté, les villages du sud de Fandène, représentant plus de 60% du poids démographique de la commune, auraient subi le même sort».

Il aussi indique que l’article 79 de la loi portant code des collectivités territoriales dispose : «Les biens appartenant à une commune rattachée à une autre deviennent la propriété de la commune de rattachement. Les biens appartenant à une commune rattachée à une portion de commune érigée en commune distincte deviennent la propriété de cette nouvelle commune».

Et de ce point de vue, il renseigne qu’en cas d’un nouvel élargissement de Thiès sur le territoire de la commune de Fandène, cette dernière perdrait tous les biens qu’il détenait, ses principales ressources notamment des impôts locaux, des revenus issus du domaine et des services de la collectivité. Ce qui serait dangereux à ses yeux car «les principales activités de la population de cette localité sont l’agriculture et l’élevage, qui constituent le poumon économique de la commune, gage de la souveraineté alimentaire. Alors qu’on ne peut parler d’agriculture ni d’élevage sans terre».

Pour toutes ces raisons, dit-il, un appel solennel est lancé à l’endroit du «Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, sorti vivement triomphant dans la commune de Fandène lors de l’élection présidentielle passée, et du Premier ministre Ousmane Sonko, pour dire que Fandène n’est pas prêt à céder ses terres, à se voir spolié, voire se faire phagocyter».

Source L’As

Oumou Khaïry NDIAYE
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