En 2015, sur les 736 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde, 368 millions – soit la moitié du total – vivaient dans 5 pays seulement.
Selon ce qui ressort d’une étude de la Banque Mondiale, les 5 pays qui comptent le plus grand nombre d’extrême pauvreté sont (par ordre décroissant): l’Inde, le Nigéria, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie et le Bangladesh.
Ce sont aussi les pays les plus peuplés d’Asie du Sud et d’Afrique subsaharienne, les deux régions qui représentent ensemble 85% (629 millions) des pauvres du monde. Par conséquent, pour que l’objectif global de réduction de la pauvreté extrême (ceux qui vivent avec moins de 1,90 USD par jour) continue à progresser de moins de 3% d’ici 2030, il sera crucial de réduire considérablement la pauvreté dans ces cinq pays.
Cependant, nous dit l’étude, il ne faut pas perdre de vue les nombreux autres pays à taux de pauvreté élevé. Comme le montrent les projections de la pauvreté à l’horizon 2030 pour ces cinq pays, des résultats inégaux sont probables.
Lorsque les projections reposent sur des pays affichant une croissance conforme aux taux de croissance antérieurs (moyenne régionale des dix dernières années), l’extrême pauvreté en Inde et au Bangladesh approche de zéro d’ici 2030 mais l’extrême pauvreté au Nigéria, en RDC et en Éthiopie reste assez élevée.
Les progrès inégaux observés dans ces cinq pays sont révélateurs des progrès plus inégaux à l’échelle mondiale. Un résultat dans lequel l’extrême pauvreté est pratiquement éliminée à travers le monde, à l’exception d’une région, l’Afrique subsaharienne, ne représente certainement pas l’image d’un monde sans pauvreté. Comme souligné dans le rapport 2018 sur la pauvreté et la prospérité partagée,