Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Niko Hobdari s’est rendue à Bissau du 2 au 10 avril 2025 pour discuter des consultations de 2025 au titre de l’article IV et des politiques économiques visant à soutenir l’achèvement de la huitième revue de l’accord FEC [ [1] ] . L’accord initial a été approuvé par le Conseil d’administration du FMI pour un montant total de 28,4 millions de DTS (environ 37,8 millions de dollars américains) le 30 janvier 2023. Le Conseil d’administration du FMI a accordé une augmentation de l’accès de 40 % de la quote-part (11,36 millions de DTS) le 29 novembre 2023.
À l’issue de la mission, M. Hobdari a fait la déclaration suivante :
« L’équipe du FMI a eu des discussions constructives et productives avec les autorités de la Guinée-Bissau, qui ont réaffirmé leur ferme engagement envers les objectifs du programme FEC.
L’économie de la Guinée-Bissau reste résiliente, malgré un ralentissement de la croissance en 2024, passant de 5,2 % en 2023 à 4,7 %, reflétant en partie la baisse des exportations de noix de cajou et les chocs climatiques sur la production agricole. Des termes de l’échange plus favorables sont attendus en 2025, ce qui devrait améliorer la position extérieure et soutenir la croissance économique. Le déficit budgétaire devrait tomber à 3 % du PIB cette année, conformément à l’objectif du programme FEC. Si les perspectives économiques restent favorables, elles sont soumises à d’importants risques intérieurs et extérieurs.
L’équipe du FMI a réitéré la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des réformes convenues dans le cadre du programme FEC afin de soutenir les efforts d’assainissement budgétaire et d’inscrire la dette publique sur une trajectoire descendante résolue. Nous avons souligné l’importance de respecter les crédits budgétaires de 2025 pour soutenir la stabilité macroéconomique, condition nécessaire à l’établissement des bases d’une croissance inclusive et à la résilience aux chocs.
« Les discussions de consultation de l’article IV de 2025 ont porté sur les politiques visant à soutenir la diversification économique afin de réduire la dépendance à l’égard des noix de cajou, à maintenir la viabilité budgétaire grâce à la mobilisation des recettes intérieures, à stimuler le capital humain et à améliorer la protection sociale, y compris une évaluation des niveaux de dépenses et des résultats.
À l’avenir, stimuler la mobilisation des recettes intérieures et renforcer le contrôle des dépenses sera essentiel pour soutenir l’assainissement budgétaire et créer une marge de manœuvre budgétaire pour les infrastructures et les dépenses sociales. Les autorités devraient également persévérer dans leurs efforts pour atténuer les risques budgétaires liés à la compagnie d’électricité, améliorer la gestion de la trésorerie et de la dette, et renforcer la gouvernance. Les récentes réformes dans le secteur de l’énergie sont essentielles pour soutenir la croissance économique et doivent être poursuivies, notamment pour diversifier le mix énergétique et garantir une source d’énergie de secours. L’économie est confrontée à des risques importants à court terme en cette année électorale et dans un contexte extérieur difficile caractérisé par une fragmentation accrue des échanges géopolitiques et mondiaux.
L’équipe se réjouit de poursuivre les discussions sur la huitième revue de l’accord FEC lors des prochaines réunions de printemps du FMI et du Groupe de la Banque mondiale. Nous tenons à remercier les autorités et les partenaires de développement pour leurs discussions ouvertes et franches.
L’équipe du FMI a rencontré le Président Sissoco Embaló, le Premier ministre Barros, le ministre des Finances Té, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Intégration régionale Sambu, le ministre de l’Énergie Casimiro, le ministre des Transports et des Télécommunications Barbeiro, et le directeur national de la BCEAO Cassama. L’équipe a également rencontré des responsables des ministères des Finances, de l’Économie, de l’Agriculture, de la Pêche, de la Justice, de la Santé publique, des Travaux publics, de la Direction nationale de la BCEAO, de l’Institut national de la statistique et d’autres responsables. L’équipe a également rencontré des représentants d’entreprises du secteur public et de partenaires bilatéraux et internationaux clés.
En Synthèse, on peut noter :
- Une équipe du FMI s’est rendue en Guinée-Bissau du 2 au 10 avril 2025 pour discuter des consultations de 2025 au titre de l’article IV et des politiques économiques qui pourraient sous-tendre la huitième revue de l’accord de la Facilité élargie de crédit (FEC).
- La croissance du PIB devrait s’établir autour de 5 % en 2025, grâce à des termes de l’échange plus favorables et à un investissement privé soutenu. Les autorités restent déterminées à réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB, conformément à l’objectif du programme FEC.
- L’équipe a eu des discussions productives avec les autorités. Ces discussions se poursuivront lors des prochaines réunions de printemps du FMI et du Groupe de la Banque mondiale, qui se tiendront plus tard en avril, afin de convenir de politiques visant à soutenir l’achèvement de la huitième revue de la FEC.
[1] La Facilité élargie de crédit (FEC) fournit une assistance financière aux pays confrontés à des problèmes de balance des paiements persistants. Elle soutient les programmes économiques des pays visant à atteindre une situation macroéconomique stable et durable, compatible avec une réduction de la pauvreté et une croissance fortes et durables. La FEC peut également contribuer à catalyser une aide étrangère supplémentaire.