Fonctionnement du PS : Des socialistes se rebellent et fixent un ultimatum

L’As- L’initiative de Réflexion et d’Action socialiste (iRAs) a dressé dimanche un dur réquisitoire contre le fonctionnement actuel du Parti socialiste (Ps). c’était lors d’un point de presse tenu à Thiès. selon le coordonnateur national Niokhobaye Diouf, la direction du parti doit prendre conscience de la situation et L’IRAS lui a donné un délai de 10 jours pour convoquer le Bureau Publique (BP) afin d’aller vers un congrès extraordinaire

A quelques jours de la commémoration de la disparition d’Ousmane Tanor Dieng, figure historique du socialisme sénégalais, l’Initiative de Réflexion et d’Action Socialiste (IRAS) a choisi Thiès pour jeter un regard sur la situation actuelle du Parti Socialiste (PS).

A cette occasion, Niokhobaye Diouf Coordonnateur National de l’IRAS a dressé un dur réquisitoire sur le fonctionnement du parti, estimant qu’il «traverse une crise profonde, fruit de dissensions intestines et d’une gestion contestée qui a miné notre crédibilité aux yeux du peuple».

Pour lui, la direction actuelle du parti doit prendre la pleine mesure de la situation, au lieu de continuer à verser dans le silence assourdissant et le dilatoire au quotidien, à travers des séminaires.

Et dans ce cadre, dit-il, «nous voulons que dans un délai très proche de 10 jours, le Bureau Politique soit convoqué afin de valider l’organisation d’un congrès extraordinaire. Et nous devrons envisager non seulement de renouveler en profondeur les instances dirigeantes, mais également d’actualiser nos textes fondateurs afin de les adapter aux réalités du Sénégal d’aujourd’hui. Seul un rajeunissement significatif de nos structures de base pourra nous permettre de reconquérir le cœur et l’esprit de nos militants».

Il enchaîne dans cette même logique et laisse entendre que «passé ce délai de dix jours, l’IRAS, en toute responsabilité, se verra dans l’obligation d’organiser des mobilisations et des actions de grande ampleur pour obtenir gain de cause. Nous ne pouvons plus tolérer cette gestion léthargique qui a trop longtemps prévalu».

Il ajoute que si la direction actuelle persiste dans son immobilisme, elle en sera la seule et unique responsable. «Nous prendrons alors nos responsabilités et mènerons un combat sans merci, pour restaurer l’orthodoxie du Parti socialiste, ce parti qui a tant compté dans l’histoire de notre pays», a-t-il exposé.

Il se désole que pendant longtemps, la Secrétaire Générale intérimaire, aujourd’hui frappée par la retraite physique et politique, ait maintenu son emprise sur les rênes du parti, prolongeant son mandat bien au-delà des limites normales.

Cette situation a suscité à ses yeux de légitimes interrogations au sein de la famille politique : «… a gravement affaibli notre capacité à incarner une alternative progressiste digne de ce nom. Nos derniers revers électoraux en sont le triste témoignage».

«Il est temps de sortir de ce marasme et de renouer avec les valeurs fondatrices de notre mouvement. Nous ne pouvons plus nous bercer d’illusions : le Parti socialiste se trouve à la croisée des chemins, confronté à des défis de taille qui nécessitent des réponses à la hauteur de nos ambitions. Comment regagner la confiance du peuple sénégalais ? Comment redonner à notre parti sa force de proposition et sa capacité de mobilisation ? Comment surmonter ces divisions qui nous ont tant affaiblis ?» a-t-indiqué.

Il est aussi d’avis qu’il urge d’aller au-delà de ces impératifs et travailler à la réunification de la famille de la gauche sénégalaise, non sans affirmer que Benno Bokk Yaakaar se conjugue désormais au passé et dans la situation actuelle, le PS ne peut susciter aucun respect, dans la perspective des prochaines consultations électorales.

«Trop longtemps, nos divisions nous ont affaiblis face à l’adversaire politique. Il est temps de dépasser nos querelles intestines et de nous rassembler autour d’un projet commun, capable de relever les défis auxquels notre pays est confronté. Seule une gauche unie et déterminée pourra incarner l’alternative progressiste dont le Sénégal a besoin», a-t-il soutenu.

«Quelles réformes économiques et sociales devrons nous mettre en œuvre pour réduire les inégalités, créer des emplois décents et assurer un développement durable et équitable ? Comment repenser notre système éducatif et notre système de santé pour qu’ils bénéficient à l’ensemble de la population ? Quelle politique étrangère devrons-nous promouvoir pour faire du Sénégal un acteur influent sur la scène internationale ? Car ce que nous voyons pour le moment avec le nouveau régime en place n’est pas pour le moment rassurant», a par ailleurs noté l’IRAS.

Il a d’ores et déjà invité tous les responsables et militants à la réflexion, pour déterminer ensemble les grandes orientations à donner au parti afin «qu’il redevienne le fer de lance du progrès social et de la justice au Sénégal».

C’est d’autant plus important qu’il est convaincu « qu’il ne suffit pas de critiquer et de dénoncer les dérives. Nous devons également proposer une vision claire et ambitieuse, pour relever les défis auxquels notre pays est confronté

L’As

Oumou Khaïry NDIAYE
Up Next

Related Posts