Fuite des capitaux, fraude fiscale, transfert d’avoir vers l’extérieur, quelle que soit son appellation, l’affaire des avoirs en banque suisse des africains et surtout des plus de 300 Sénégalais fait toujours réagir.
Si certains détenteurs de capitaux brandissent, comme argument, l’aspect sécuritaire pour justifier le transfert de leurs avoirs à l’extérieur, d’autres, par contre, cherchent à être épargnés des impositions fiscales.
Pour Malick Sané économiste, Spécialiste du commerce international en vertu des principes du capitalisme comme la liberté de circuler, l’individu qui dispose d’une épargne, peut en faire différents usages. Une enquête du journal ‘’Le Soleil’’.
Ce qui le guide dans ses choix, c’est la sécurité du placement ainsi que sa rentabilité, surtout lorsqu’il s’agit des capitaux issus du milieu privé. A son avis, les acteurs du secteur privé ont besoin d’avoir beaucoup plus de liberté, notamment dans les relations économiques internationales.
L’économiste juge « normal » la sortie de ces capitaux si et seulement si l’objectif visé est la sécurité et la rentabilité. Il explique que le fait d’épargner à l’extérieur permet au privé d’effectuer des levées de fonds sur d’autres marchés.
« Autant il y a des capitaux qui entrent au Sénégal, un pays réputé pour sa stabilité politique et le bon fonctionnement de son secteur bancaire, autant il y a des capitaux sénégalais qui vont à l’extérieur », nuance M. Sané.
De son côté, le professeur d’économie Omar Bâ soutient que certains opérateurs détenteurs de capitaux font des placements de leurs avoirs pour des raisons spéculatives.
Ils profitent ainsi des fluctuations des devises comme le dollar et l’euro sur les marchés de change pour engranger des ressources financières.
A en croire M. Bâ, tous les résidents d’un pays doivent avoir leurs revenus en devises rapatriés chez eux, sauf s’il y a autorisation du ministère de l’Economie et des Finances.
Ce fut le cas, rappelle-t-il, des Industries chimiques du Sénégal (Ics) qui avaient reçu, à l’époque, une autorisation du ministère de l’Economie et des Finances leur permettant de garder certains avoirs en devises à l’étranger.Cela en vue d’honorer ses factures en dollar.
Source »Le Soleil »