Le projet de Promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets (PROMOGED) avec à sa tête Ibrahima Diagne Directeur général, a organisé un atelier conjoint avec l’Association des Maires du Sénégal (AMS) pour échanger sur le projet de loi d’orientation pour une gestion intégrée et durable des déchets solides. L’occasion pour Oumar Ba, maire de Ndiop, par ailleurs, président de l’AMS de faire un plaidoyer pour que toutes les communes soient dotées des petites unités de transformation, d’unité de compostage pour être efficaces.
Car, estime-t-il, le déchet est un problème, mais ça peut être également une source de revenus, une source de création d’emplois.
«La question des ordures est une question récurrente à laquelle, toutes les collectivités territoriales sont confrontées, que ça soit au niveau national, que ça soit au niveau international. Aujourd’hui, la réflexion a permis d’évaluer les difficultés que les collectivités locales ont rencontré dans la gestion des ordures, mais surtout de réfléchir sur des stratégies d’implication et de responsabilisation supplémentaires des collectivités territoriales dans la gestion des ordures», a confié Oumar Ba.
Selon ce dernier, par ailleurs, président de l’AMS, «la gestion des ordures est une question de proximité. Et tout ce qui est de proximité, pour être efficace dans sa bonne gestion, il faut le confier aux collectivités territoriales».
«Nous avons entamé le processus. Il y aura un deuxième atelier qui va suivre. On va approfondir tout ce que nous avons dit aujourd’hui. Ensuite, même du point de vue de la législation, on doit pouvoir défendre une loi d’orientation. Nous avons donné nos suggestions, on va encore approfondir cette réflexion», a fait savoir M. Ba.
Après avoir félicité cette initiative de PROMOGED d’avoir initié cette rencontre d’une importance particulière, le Président de l’AMS n’a pas manqué de souligner les difficultés auxquelles sont confrontées les communes. «La première chose, c’est qu’on ne se sentait pas suffisamment impliqué. Il y avait des projets et des programmes dotés de moyens de l’État et qui intervenaient directement au niveau des collectivités territoriales sans, dans certaines conditions, que la collectivité territoriale elle-même, soit impliquée dans la mise en œuvre de l’activité, c’est un problème majeur», a indiqué le maire de Ndiop.
Selon ce dernier, «il y a des moyens financiers importants qui ont été débloqués en faveur de beaucoup de structures qui s’occupent des déchets. Ces financements n’impactent pas directement les collectivités territoriales. Et pourtant malgré la faiblesse de nos moyens, nous avons donc prévu des enveloppes pour pouvoir participer à la collecte et à la gestion de déchets».
A en croire le président de l’AMS, ses collègues et lui pensent que «les collectivités territoriales devraient pouvoir bénéficier directement de ces financements, puisque la gestion des déchets pour être efficace, doit être de proximité. Nous devons faire émerger dans les territoires des unités de transformation. Pas des infrastructures lourdes et coûteuses, mais des unités de transformation des plastiques : on peut fabriquer des briques, des pavés avec les plastiques, mais à travers des unités simples.
Il faut que toutes les communes soient dotées de ces petites unités de transformation, d’unité de compostage. On doit s’orienter vers cela, si nous voulons être efficaces. Le déchet est un problème, mais ça peut être également source de revenus, ça peut être également source de création d’emplois», a soutenu Oumar Ba.
Pour sa part, Ibrahima Diagne, Directeur générale du projet Promotion de la gestion intégrée et de l’économie des Déchets, a relevé la nécessité d’avoir un levier stratégique pour relever les défis.
«Nous sommes dans la dynamique ‘’Sénégal zéro déchet’’. A cela, il est nécessaire d’avoir un levier stratégique. Ce levier stratégique va être traduit par une loi d’orientation qui va permettre de définir les orientations, mais aussi les principes de gestion durable des déchets», a-t-il dit.
Relativement à la rencontre qui les a réunis, il a indiqué que c’est «un atelier qui ouvrira d’autres sessions de travail qui vont permettre d’approfondir le partenariat attendu entre l’État et les collectivités territoriales dans la gestion des déchets.
C’est une compétence qui est transférée. Les maires ont rappelé que présentement les communes n’ont pas toutes les capacités financières, techniques, logistiques pour assurer la plénitude de cette compétence, raison pour laquelle l’État qui déjà appuie cette dispositif qui doit être conforté dans ce mécanisme d’appui et qui permettra au terme de ces échanges, de définir les voies et moyens pour un partenariat fructueux et durable».
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