Voilà 21 jours aujourd’hui que le leader du parti Pastef dissous, Ousmane Sonko, observe une grève de la faim pour protester contre son emprisonnement depuis le 31 juillet dernier à la suite d’un mandat de dépôt décerné par le juge d’instruction Maham Diallo. Un moyen de résistance qui inquiète et fait réagir la classe religieuse sénégalaise.
En atteste l’adresse qui lui a faite hier par Imam Ahmadou Makhtar Kanté. « Au nom de mes charges d’imam et des responsabilités qui en découlent, je prends Allah (SWT) à Témoin et tout le peuple sénégalais pour demander à mon frère Ousmane Sonko de mettre fin à la grève de faim », écrit dans sa lettre ouverte à Ousmane Sonko .
L’imam demande aussi « solennellement » aux chefs religieux, chefs coutumiers, personnes influentes de la classe politique et de la société civile de lui demander de mettre fin à ce mode de résistance que, dit-il, « les oulémas les plus respectés de la Oumma ont déclaré Haram ».
Pour convaincre son interlocuteur, jusqu’à hier soir en soin à l’hôpital Principal de Dakar, Imam Ahmadou Makhtar Kanté apprend que le seul cas où certains oulémas l’ont autorisé, c’est pour une durée déterminée sans mettre l’individu qui le pratique en danger de mort ou l’exposer à de graves risques de santé.
« Cher frère Ousmane, il se trouve aussi que vos militants et amis qui pourraient vous suivre ou qui sont en train de le faire n’ont pas forcément tous et toutes les mêmes capacités et le même état de santé et le pire pourrait survenir à tout moment. Ce que vous n’agréeriez certainement pas », fait-il observer à Sonko. En revanche, Imam Kanté suggère au leader de l’ex-Pastef d’autres moyens de lutte bénis par l’Islam, religion dont il se réclame. «Dans le cadre du nasîha que vous connaissez bien, cher frère, je vous conseille de préférer vous défendre par des moyens licites et pour le reste de vous aider du sabr, de la salât, du istighfâr, du zikr, de la lecture du Coran, du jeûne, etc », conseillet-il à Sonko, par ailleurs maire de la Ville de Ziguinchor. Imam Kanté de s’arrêter sur le décret divin auquel nul croyant ne peut échapper. « Je voudrais aussi vous rappeler, cher frère, que si vous êtes aujourd’hui en situation de privation de liberté, c’est une épreuve que vous ne pouviez manquer de subir si l’on s’en tient au Coran, vous connaissez les versets qui en parlent. Mais ce n’est nullement parce qu’il y a des gens qui ont le pouvoir de décider de votre destin. Cher frère Ousmane Sonko, même si vous considérez, avec d’autres, subir des injustices, vous ne pouvez pas lutter par des pratiques que ce qui vous est le plus cher, à savoir l’islam, n’autorise pas », prêche l’imam qui prie Allah (SWT) de l’aider « à rester persévérant pour des lendemains meilleurs pour lui, sa famille, et le Sénégal»
Vox populi