Grève des chauffeurs de AFTU : Le patronat brise le silence et appelle aux concertations

Après 48 heures de grève engagée par des travailleurs de l’Association de Financement des Transports Urbains (AFTU), les transporteurs sont montés au créneau pour éclairer la lanterne des Sénégalais. Animateur de cette rencontre, hier, Ndongo Fall, le premier vice-président Aftu, a dégagé en touche les motifs de cette grève avancés.

«Je parle toujours avec des preuves à l’appui. D’abord, ces conducteurs qui dénoncent l’absence de contrats de travail, je dis que ce qu’ils ont pris pour motifs de cette grève de 3 jours, est faux. J’ai par devers moi un spécimen de ces contrats de travail en bonne et due forme. J’assume l’intérim du président Mbaye Amar. Je reconnais qu’une partie des travailleurs de Aftu n’a pas de contrat. Même dans ma propre entreprise, il y a des agents qui n’ont pas encore de contrat. Cela, parce que j’ai choisi de voir d’abord l’agent à l’œuvre avant de lui proposer un contrat», a dit M. Fall.

«Le bulletin de salaire est là. Il a tout défini et prend en charge les cotisations sociales et autres avantages. Donc, ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de cotisations sociales, au niveau de l’IPRES, je dis que c’est des contrevérités. Les citoyens Sénégalais sont mieux placés pour démentir ces acteurs de AFTU qui disent qu’ils travaillent de 4 ou 5 heures du matin à 23 heures».

Pour étayer ses propos, M. Fall indique, pour le déplorer qu’«à partir de 16 heures, l’on retrouve beaucoup de minibus Tata en stationnement, surtout au niveau de la banlieue. En plus, ceux qui parlent d’heures de travail tentent de faire croire qu’ils sont durant tout ce temps sur la route, au volant. Tel n’est pas le cas», a-t-il dit avant d’appeler aux concertations pour que soit enterrée la hache de guerre.

«Nous sommes toujours ouverts au dialogue. Nous les avons entendu dire qu’ils n’étaient pas prêts pour des concertations. Nous estimons que nous sommes obligés de nous mettre autour de la table. Parce que même les grandes guerres finissent par des échanges autour de la table. Nous sommes favorables à des concertations, parce que c’est cela qui nous profite à tous. Un retour à la paix nous sera plus bénéfique à tous».

Ndongo Fall a aussi déploré, avec ses collègues propriétaires de minibus Tata, que des gens aient pu interdire à leurs semblables qui veulent travailler de le faire. Il a dénoncé «cette tendance à vouloir aller en grève et forcer son vis-à-vis à en faire de même. Parce que beaucoup de ces acteurs qui ont initié cette grève sont des contractuels. Quand ces derniers sont venus travailler, ils ont été pris pour cibles par les grévistes puis malmenés. Nous estimons que cela est une violation des droits. La loi qui autorise la grève, donne aussi le droit à celui qui veut aller travailler de pouvoir le faire. Nous déplorons l’inertie de l’Etat qui a laissé faire. Et cela nous chagrine», a-t-il dit.

Son collègue Mor Diagne d’ajouter : «Je ne vois pas cette précarité que certains tentent de dénoncer. Nous les attendions ces syndicalistes. Ils devaient recenser les acteurs et nous revenir avec des listes pour qu’on puisse faire les contrats. Nous avions trouvé un accord sur les contrats de travail»

Vox Populi

Dieyna SENE
Up Next

Related Posts