Le phénomène de l’émigration clandestine a mis sur la table le parcours du combattant à mener pour s’offrir un visa Schengen. Pour plus d’un, ce sont ces difficultés qui ont beaucoup encouragé les candidats à se lancer dans des voyages périlleux. Face à cette montée en puissance de ce fléau ces derniers mois, Hélène De Bock, ambassadrice de Belgique, a voulu dégager en touche ces arguments avancés sur la politique d’octroi de visas.
«Il faut savoir qu’on a eu près de 30 000 nouveaux titres de séjours délivrés par les Etats membres de l’Union européenne à des ressortissants Sénégalais. C’est plus que les trois années précédentes, mais c’est moins qu’en 2023. De même, chaque année, les services consulaires de l’espace Schengen ont livré 30 000 visas de court séjour à des ressortissants sénégalais», a déclaré la diplomate Belge.
A l’en croire, les pays membre de l’Union européenne sont «conscients» et aussi «très sensibilisés aux difficultés qui existent pour obtenir un rendez-vous. Il y a deux choses qu’il faut distinguer : Il faut distinguer la question de la prise de rendez-vous qui intervient quand un opérateur externe et la gestion des dossiers. On entreprend tout une série de mesures pour essayer de régler l’intervention des acteurs intermédiaires, d’officines. Nous sommes mis en difficulté par l’intervention de ces acteurs. Parce que nous n’avons, avec eux, aucune relation. Mais ces acteurs soumettent des dossiers ou qui accaparent et captent les rendez-vous pour les demandes de visa régulière. Et donc prennent la place de demandeurs lambda. C’est un business qui malheureusement est très cynique. Nous sommes en contact avec les autorités sénégalaises. On déconseille formellement de passer par des officines et des tiers pour demander des visas. C’est une injustice énorme de créer un business autour de ces prises de rendez-vous. C’est l’accaparement de ces rendez-vous qui font que les délais de prises de rendez-vous durent plus de deux mois, parfois».
Or, «la question des visas est régulée de manière très claire et qui vient en complément à toute une série d’initiatives», a indiqué Hélène De Bock, ambassadrice de Belgique.
Cette dernière signale qu’une de leurs lignes directrices, «c’est de lutter contre l’émigration irrégulière. On travaille dans la prévention, mais on offre aussi des canaux d’accès à une mobilité régulière aux personnes qui remplissent les conditions d’obtention d’un visa», dit-elle, en signalant qu’il a été abordé «la mobilité circulaire», à l’occasion de la Journée de l’Europe. Une occasion pour les ambassadeurs de la Team Europe (Union européenne et 15 Etats membres) de se réunir pour faire le point sur le partenariat Union européenne-Sénégal.
Pour sa part, Christine Fages, ambassadrice de France a confié que 43 000 dossiers, ont été traités par le Consulat général de France en 2022 et 46 000 en 2023. Ce sont «deux tiers (2/3) pour des visas de ‘’court séjour’’ Schengen et un tiers (1/3) pour les visas de ‘’long séjour’’. Le taux d’acceptation des visas de court séjour est supérieur à 62% et le délai de traitement des visas de court séjour est de deux semaines, délais réglementaires», a indiqué la diplomate. Cette dernière informe, que le «délai peut être allongé à trois semaines, lors de pics d’activités liées à la campagne étudiantes».
A en croire l’ambassadrice de France, Christine Fages, il a été «délivré en 2023, le chiffre record de 5300 visas étudiants». Quid du nombre d’étudiants sénégalais en France, elle précise qu’«il a augmenté de 62% en 5 ans. Ils constituent la cinquième communauté étudiante étrangères»
Source Vox populi