Suite aux importantes défaillances constatées dans l’exécution des marchés de curage, attribués dans le cadre des préparatifs de l’hivernage 2024, le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement dit avoir pris des mesures correctives pour pallier les retards accumulés. Cette situation alarmante concerne particulièrement les opérations de curage des canaux, de faucardage de bassins et de l’entretien des équipements de pompage, jugées critiques pour prévenir les risques d’inondations.
Contexte des marchés de curage pré-hivernage
Lors d’un conseil interministériel sur la prévention des inondations, tenu à Diamniadio le 16 mai 2024, il avait été demandé que les travaux pré-hivernage, dont le curage des canaux, soient finalisés avant la fin juin 2024. Cependant, des lenteurs dans la passation des marchés ont conduit à des retards significatifs dans l’exécution des travaux à Dakar et dans les régions. Ces opérations, inscrites dans le cadre du Projet de Gestion des Eaux pluviales et d’Adaptation au Changement climatique (PROGEP), devaient être réalisées en urgence pour éviter les risques d’inondations.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Monsieur Cheikh Dieng, ayant pris fonction en cours d’année, a dû recourir à des procédures d’urgence pour rattraper le retard accumulé. Deux entreprises ont ainsi été retenues par l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) pour mener à bien ces travaux : TAWFEKH TAYSIR pour Dakar, et DELGAS pour les régions, pour un montant total de plus d’un milliard de francs CFA.
Constat alarmant des retards et surcoûts
Malgré l’urgence des travaux, un mois après leur lancement, le constat est inquiétant. À Dakar, seulement 10 % des travaux ont été réalisés, tandis que dans les régions, ce taux atteint à peine 30 %. En outre, des écarts significatifs dans les coûts des prestations ont été relevés, certains prix étant multipliés par cinq voire dix par rapport aux tarifs habituels.
Des investigations ont révélé que la majorité des entreprises retenues manquaient d’expérience dans le domaine de l’assainissement, ce qui a contribué à ces défaillances. Seule l’entreprise DELGAS semblait avoir une expérience reconnue. Des erreurs dans les documents contractuels, dont des modifications non autorisées, ont également entraîné une hausse des coûts des travaux, avec un impact financier considérable.
Mesures correctives d’urgence
Face à cette situation, et aux risques élevés d’inondations, le ministre a rapidement réagi, selon le communiqué. Un groupe de travail technique a été mis en place pour évaluer les opérations en cours et proposer des solutions immédiates. Ainsi, il a été décidé de résilier les contrats avec l’entreprise Tawfekh Taysir et de relancer une nouvelle procédure d’attribution de marché par entente directe avec des entreprises compétentes. Concernant Delgas, la poursuite des travaux a été validée dans certaines zones, tandis que dans d’autres, de nouveaux prestataires seront sollicités.
Ces mesures visent à assurer l’exécution rapide des travaux de curage, indispensable pour minimiser les risques d’inondations lors de l’hivernage.
Le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a rappelé son engagement à garantir une gestion transparente et efficace des fonds publics, tout en prenant en compte l’urgence des défis climatiques auxquels le Sénégal est confronté.