Impossible unité de l’opposition : A l’origine, une profonde crise de confiance…

24 heures après le lancement du Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR) autour de Khalifa Ababacar Sall, l’opposition étale toute ses divergences au vu des voix discordantes qui ont été notées. De Vox Populi

Trois principales forces de l’opposition ont décidé de ne pas adhérer au FDR. Il s’agit de la Nouvelle Responsabilité de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, du Parti démocratique sénégalais (PDS) des Wade, père et fils, et le Parti de l’unité et du rassemblement (PUR) de Serigne Mousrta­pha Sy.

Des défections de taille qui renseignent sur les inimitiés au sein de l’opposition sénégalaise où les guerres de positionnement font rage avec en toile de fond des contentieux très lourds et surtout une profonde crise de confiance entre les acteurs.

Un jeu de dupes qui, en fin de compte, ne profite qu’aux tenants du pouvoir qui déroulent tranquillement leur agenda. La profonde crise de confiance entre les acteurs de l’opposition a fini par avoir raison de la démarche unitaire.

La Nouvelle Responsabilité, le PDS et le PUR aux abonnés absents

L’unité tant chantée chez les opposants n’est que chimérique. Ces derniers n’arrivant pas à transcender la terrible guerre de leadership qui mine l’opposition, certains leaders voulant denier à Amadou Ba le titre de chef. Un titre que les compagnons de lutte de l’ancien ministre de l’Economie et des Finances comptent défendre bec et ongles, quitte à mettre de l’huile sur le feu.

Il faut aussi relever que le fait que Khalifa Ababacar Sall soit désigné coordonnateur dudit Front a mis le feu aux poudres. Ce n’est pas du goût de certains membres de l’opposition. Il est même accusé de vouloir usurper le titre de chef de l’opposition. Pour ses pourfendeurs, il souffre d’un problème de représentativité.

En tout état cause, les opposants ont intérêt à trouver des consensus forts pour ne pas être distancés davantage par le PASTEF. D’autant plus que les rumeurs d’élections locales anticipées ne se sont pas estompées, sans omettre l’épée de Damoclès qui plane sur nombre de responsables de l’opposition dans le cadre de la fameuse opération de reddition des comptes.

Récemment, le professeur Se­rigne Thiam, enseignant à la Faculté des Sciences juridiques et politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, déclarait clairement dans nos colonnes : ‘’Avoir l’accord de tous les partis de l’opposition est quasiment impossible, car parfois les forces ne sont pas les mêmes et les orientations du Front peuvent ne pas être partagées par tous’’

Outre la Nouvelle Responsabilité de l’ancien Premier ministre Amadou Ba, le Parti démocratique sénégalais (PDS) des Wade, père et fils, est l’autre absent de marque des rangs du Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR), lancé dimanche dernier à Dakar.

Une absence de taille qui ne peut passer inaperçue dans la mesure où le PDS, au vu de son histoire et de la trajectoire de son leader charismatique, fait partie des mastodontes de la classe politique sénégalaise.

Joint par téléphone, hier, Mayoro Faye, Secrétaire général national chargé des Relations internationales de la formation libérale, a livré les raisons de leur absence de la nouvelle trouvaille des opposants, le Front pour la défense de la démocratie et de la République.

‘’Nous avons décidé de nous concentrer sur notre parti, de prendre le temps de parler avec la base dans les différentes localités. Mais également de réorganiser le parti, pour l’ouvrir et le massifier davantage, et préparer les futurs combats. Nous ne voulons pas être dispersés’’, a clairement indiqué Mayoro Faye au bout du fil.

C’est pour dire que chez les libéraux, les priorités sont ailleurs que de participer au Front mis en place par plus de 70 partis et mouvements pour croiser le fer avec le régime PASTEF.

De Vox Populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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