Lassana Sarr, Maire de Dionwar alerte sur Sangomar : «Si on ne prend pas garde, ces îles du Saloum, nous allons toutes les perdre»

Lassana Sarr, maire de la commune de Dionwar a exprimé ses inquiétudes face à l’exploitation prochaine du pétrole et du gaz de Sangomar, un puits qui se situe à 88 km de la commune.

«Nous avons pu constater que, depuis qu’ils ont commencé à forer les puits, parce c’est des puits, le niveau de la mer a augmenté et nos côtes sont attaquées. Nous avons déjà alerté. Malheureusement, au niveau de Woodside, ils nous parlent d’un débat scientifique voulant nous prouver en réalité que l’exploitation du pétrole n’avait rien à voir avec nos côtes qui sont attaquées», a déclaré M. Sarr.

Il a estimé que, concernant «la pointe de Sangomar», qu’il y a eu la brèche en 1987. Après 87, il y a eu un dépôt dunaire qui s’est installé au niveau de Dion­war qui a formé une bande qui protégeait l’île. Malheureusement, nous avons constaté qu’il y a une petite brèche qui était de 4 mètres, mais aujourd’hui nous sommes à 40 mètres. Je défie toutes ces personnes-là pour leur dire que pendant l’hivernage, la bande-là peut partir, parce que la période de l’hivernage, c’est une période de forts vents, de coups de vagues, mais aussi nos côtes sont plus attaquées. Et en réalité, ça peut partir».

Aussi a-t-il alerté : «Si vous connaissez Dionwar, la façade maritime, il y a un puits qui est déjà dans la mer, ça fait plus de 2km. Donc ce qui fait qu’en termes d’érosion par année et par mètre, c’est extrêmement rapide. Donc, en réalité, nous sommes en train de souffrir. Nos côtes sont en train de partir. C’est des dizaines de mètres que nous perdons par année». Selon lui, «si on ne prend pas garde, ces îles du Saloum, les 19 qui sont administrativement reconnues au niveau du Delta du Saloum qui devaient constituer aujourd’hui une alternative crédible par rapport au tourisme, nous allons les perdre toutes».

A en croire le maire, «on doit faire un programme spécial Île du Saloum. Malheureusement, l’État n’a pas assez de courage pour pouvoir le faire». Et d’ajouter : «On ne peut pas être exclus de la nature, être exclus administrativement et politiquement. Dans le cadre de la responsabilité que nous incarnons, l’État doit nous accompagner à protéger nos côtes, mais également à protéger les îles».

Source Vox Populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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