Le refus et l’ignorance, ces obstacles au changement… Khady Gadiaga

Ignorer, c’est lutter contre le progrès. Un geste simple et à la portée de tous : il s’agit de vivre dans une forme d’autarcie et de privilégier, à l’insu de son plein gré, un esprit protectionniste défensif.

Le refus est pire que l’ignorance car il est une prise de position contre. Il est, dans ce cas précis, une condamnation aux ténèbres. Il est un déni de réalité : celle qui met inlassablement la vie d’une organisation au défi ; celle qui inscrit la transformation au minimum incrémentale dans la routine managériale ; celle qui rend l’avenir menaçant pour les aveugles volontaires ou non du reste, car cela n’a, en définitive, pas d’importance, sinon celle de la responsabilité du refus d’agir, par peur ou manque d’humilité.

Oui, l’humilité a toute sa place dans cette histoire car il faut en avoir pour sortir de sa zone de confort et accepter la part d’ignorance et donc de vulnérabilité propre à tout dirigeant.

Il faut également être lucide pour interpréter de manière anticipée les impacts dévastateurs du refus de considération pour les enjeux de changement. Pourquoi diable, la société et/ou le marché tout entier devraient évoluer, se métamorphoser, se réinventer?

La peur de ne pas savoir par quel chemin démarrer ne devrait pas être une raison suffisante pour rester immobile ; la peur de se sentir ridicule ne devrait pas être un argument recevable pour protéger son pré-carré ; le spectre de l’ignorance ne devrait pas être un facteur de poids pour négliger l’avenir collectif d’une société. L’emprise de l’ego devrait être une lutte constante pour protéger l’entreprise des mauvaises décisions ou en tous les cas de l’anachronisme décisionnel.

Rester ouvert au monde, c’est privilégier l’éducation continue, c’est choisir d’apprendre encore et encore, non par jeu, mais par devoir. Les mutations du monde sont une course contre la montre qui défie constamment les fondements des croyances, des expériences, des certitudes et des leaderships.

Cela va sans dire que pour garder son pouvoir, il faut savoir apprendre ; il faut comprendre qu’il est désormais et plus que jamais nécessaire de vivre intensément le présent, tout en le réinventant. Il faut penser loin et agir dans un temps tridimensionnel : le passé, le présent et l’avenir. Pour y arriver, encore faut-il ne pas ignorer, ne pas refuser et ne pas immobiliser.

Garder son pouvoir, c’est agir donc ; agir pour protéger le bien commun, au-delà de ses intérêts individuels.

Jummah Mubarak à toutes et à tous.

K.G 17 janvier 2025

Mamadou Nancy Fall
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