Les magistrats rendent la justice au nom du Peuple
Mais encore faut-il s’entendre sur ce que signifie “au nom du Peuple”. Il ne s’agit pas ici d’un peuple étriqué, réduit à une faction politique, à des intérêts partisans ou à une logique sectaire. Le Peuple, dans son acception républicaine, englobe l’ensemble des citoyens sénégalais, dans leur pluralité, leur diversité et leur indivisibilité. C’est ce Peuple, dans sa totalité, qui est titulaire de la souveraineté.
Dans ce contexte, toute pression politique exercée sur les magistrats par l’exécutif et par des parlementaires qui se réclament de ce peuple constitue une atteinte grave et injustifiable à l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Elle porte aussi atteinte au principe de la séparation des pouvoirs, socle de toute démocratie digne de ce nom. Or, à travers des cadres de concertation tels que les Assises Nationales, le Peuple sénégalais a exprimé de manière claire son aspiration à une justice indépendante, impartiale et libérée de toute influence, d’où qu’elle puisse venir.
Il a appelé à une réforme de la justice pour en faire un véritable pilier de la démocratie et de l’État de droit, au service de la vérité, des libertés fondamentales et de l’intérêt général. C’est pourquoi l’urgence réside dans la réforme effective de la justice, dont nos gouvernants ne montrent pour le moment aucun empressement.
IHD