Les premières dames, la relance économique et nous Par Mamadou Lamine Diatta

Chronique MLD- De prime abord, cette question loin d’être saugrenue : Quel est le lien entre la vraie fausse affaire de rivalité entre les deux premières dames et la situation économique jugée désastreuse du Sénégal ?

Apparemment aucun sauf qu’en filigrane, on perçoit toute la détresse et l’absence du sens des priorités pour une presse et des réseaux sociaux toujours en quête de sensations fortes sur fond de quête effrénée d’une actu People dévoyée juste pour  avoir quelque chose à se mettre sous la dent…Un os à ronger quoi !

En quoi l’activité somme toute banale de deux dames (sans statut officiel) qui viennent en aide à leurs concitoyens devrait-elle mobiliser autant d’énergie et de parlotte dans ce contexte de mobilisation des Sénégalais pour un sursaut national ?

Dans ce pays, nous excellons dans l’art de divertir les gens et de privilégier l’accessoire au détriment de l’essentiel; une sorte de paresse intellectuelle, un jeu lénifiant qui arrange les esprits rétrogrades et peu enclins à la réflexion stratégique car réfléchir reste difficile et il est plus facile, plus commode de juger en se mettant sur un piédestal, pantouflard et tranquille. Bref en n’ayant aucun compte à rendre à l’opinion publique au nom d’une démocratie et d’une liberté d’expression largement dépouillées de leur substance et de leur sens plénier.

Cela dit, il faut que nous reprenions nos esprits pour nous pencher sérieusement sur la situation économique délicate du Sénégal.

Depuis l’avènement du pouvoir Diomaye/ Sonko, les nouvelles relatives à l’économie sont jusque-là peu encourageantes. Alors pourquoi se priver d’esquisser un sourire à l’annonce de cette bonne nouvelle annoncée par le Gouverneur de la BCEAO himself. L’institut d’émission se veut rassurant et optimiste en saluant la « transparence »  des autorités sénégalaises tout en assurant sa disponibilité pour accompagner notre pays à initier les réformes nécessaires afin de corriger la situation et remettre le Sénégal sur les rails.

Jean Claude Kassi Brou, Boss de la BCEAO est-il juste dans le politiquement correct pour caresser les nouveaux maîtres du pays dans le sens du poil ? Non assurément ! L’économie est une chose tellement sérieuse et tellement vitale qu’on aurait du mal à croire à une telle supercherie. Ce Sénégal sous contrôle des bailleurs de fonds et de la BCEAO  est semble-t-il dans une dynamique vertueuse pour amorcer un virage intéressant relativement à la promotion du progrès collectif.

Par ailleurs,  le Sénégal bénéficie d’une production aurifère dynamique. Et puis, la production et les exportations de pétrole en 2024 ont connu une hausse et cette tendance devrait se poursuivre en 2025 pour le pays.

Désormais, Il faut se concentrer sur trois leviers essentiels : D’abord booster la production nationale pour une souveraineté alimentaire, plus de plus Pib, plus de taxes et une meilleure santé  des finances publiques. Ensuite investir dans l’énergie et les infrastructures surtout avec l’avantage de la manne gazière et pétrolière et enfin asseoir une stratégie de croissance cohérente pour rassurer les marchés financiers et les agences de notation par ricochet…L’idée c’est que tant que nous resterons un pays importateur net de produits alimentaires, nous serons à la remorque et à la merci du monde complexe de la haute finance et nous devons travailler à bénéficier de financements à moindre coût sur des durées plus longues.

De même, on constate que le nouveau discours du pouvoir  a visiblement  réussi à convaincre et à contenir les syndicats et les employeurs réunis avec l’Etat autour d’un pacte dit de stabilité sociale qui devrait être paraphé à la date fatidique du 1er mai, fête internationale du travail.

L’un dans l’autre, il s’agira de maintenir ce climat de confiance car l’Economie a surtout besoin de sérénité pour déployer la pleine mesure de l’énorme potentiel dont regorge ce pays qui a plus que jamais besoin d’investissements massifs pour amorcer enfin son décollage maintes fois reporté par plusieurs turpitudes et autres vents contraires.

Le temps nous est compté !

Dieyna SENE
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