D’après les chiffres avancés et certaines spéculations, plus de 30 000 personnes ont été licenciées pour «non-régularisation» depuis l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye à la tête de l’Etat. Pour justifier cela, les autorités affirment qu’il s’agissait d’agents fantômes : des personnes qui percevaient un salaire sans fournir de service réel. Elles soutiennent que l’Etat ne peut plus supporter une telle charge, qu’il faut rationaliser les dépenses publiques.

Mais une question simple se pose : Comment Macky Sall a-t-il pu, pendant 12 ans, supporter ces charges sans mettre en péril le fonctionnement de l’Etat ?

Même si les thèses actuelles sont fondées, l’ancien régime parvenait à assurer un salaire à ces familles, leur permettant de vivre avec un minimum de dignité. Peut-être parce que Macky comprenait que gouverner, ce n’est pas seulement gérer les chiffres, mais c’est aussi faire du social. Car un Etat ne se contente pas de créer des emplois. Il crée avant tout les conditions pour que les populations accèdent à un emploi, à un revenu, à une vie décente.

Et aujourd’hui, une réalité estlà : ces personnes souffrent, elles ont perdu leur seul moyen de subvenir à leurs besoins vitaux, et le chômage a été aggravé.

Un Etat ne devrait jamais se glorifier d’avoir créé du chômage, même au nom de la rationalisation. Il devrait, au contraire, se féliciter d’avoir diminué le taux de chômage, d’avoir créé des opportunités, d’avoir soulagé les familles.

Aujourd’hui, avec un budget quasiment similaire et malgré une accumulation inquiétante de la dette, l’Etat peine à gérer ce que l’ancien régime assumait sans plaintes publiques.

Alors, où est le problème ? Improvisation ? Manque de stratégie ? Ou absence de sens social ?

Ceux qui gouvernent doivent se souvenir que derrière chaque chiffre, il y a des vies. Et derrière chaque décision, il y a une responsabilité.

Ramatoulaye Seck Journaliste