APS – Le secrétaire permanent du Comité interministériel de lutte la migration irrégulière (CILCMI), Modou Mbacké Diagne, a insisté, mardi, à Kaolack (centre), sur la nécessité de déconstruire les ”fausses croyances” sur la migration irrégulière, en sensibilisant les familles sénégalaises.
‘’Il est de notre devoir de déconstruire les fausses croyances sur la migration, par la sensibilisation des familles sénégalaises’’, a reconnu M. Diagne, par ailleurs contrôleur général de la Police nationale, lors d’une réunion du Comité régional de développement (CRD).
Le gouverneur de la région, Mouhamadou Moctar Watt, et plusieurs acteurs issus des services techniques déconcentrés de l’Etat, des membres de mouvements associatifs et sportifs, de groupements de femmes, entre autres, ont pris part à cette rencontre.
Cette rencontre était un prétexte pour le gouverneur Mouhamadou Moctar Watt, d’installer officiellement les comités régional et départemental de Kaolack. Des structures chargées de lutter et de prévenir le phénomène de la migration irrégulière dans les différentes circonscriptions administratives.
‘’Il nous faut déconstruire une image de la migration qui a été donnée à nos populations, leur faisant croire que l’Europe est un Eldorado où nos problèmes existentiels seront réglés une fois sur place. Pourtant, il y a des difficultés extraordinaires même en Europe, parce que le monde traverse des difficultés économiques’’, a signalé Modou Mbacké Diagne,
Il n’a pas manqué d’insister sur les dangers auxquels les candidats sont confrontés en empruntant la mer, au péril de leur vie.
‘’Même ceux qui réussissent, une fois sur place, sont confrontés à d’énormes difficultés liées à l’obtention d’un emploi, parce que beaucoup de migrants qui partent n’ont aucune qualification professionnelle qui pourrait leur garantir de l’emploi”, a-t-il dit, soulignant que les pays de l’Europe ressent également les problèmes économiques de tous les autres pays du monde”, a-t-il expliqué.
Outre le chômage, le sous-emploi et la précarité dans lesquels évoluent les jeunes sénégalais, Modou Mbacké Diagne et d’ autres intervenants à la réunion du CRD relèvent l’absence de statistiques fiables dans le domaine de la migration, surtout dans un contexte de mise en œuvre d’un plan d’actions opérationnel (PAO) ainsi qu’un plan de communication et de sensibilisation institutionnelle et communautaire.
Une situation qui a poussé les autorités sénégalaises à créer un Centre de collecte et d’analyse des données migratoires (CCADM) dont la première cohorte du personnel a été formée pour assurer la prévention, la gestion des frontières, la répression, l’application des mesures d’appui et de protection des migrants, ainsi que la prise en charge et la réinsertion des migrants de retour, a indiqué Diagne.
Il va falloir, à son avis, que les jeunes acceptent d’aller se faire former et intégrer les projets et programmes mis en place dans le cadre de l’Agenda 2050 dont l’objectif est de transformer les politiques publiques du Sénégal, à travers une vision stratégique basée sur la montée en gamme de l’expertise et la transformation locale grâce, principalement, à l’implication du secteur privé.
Cette vision, a-t-il précisé, est adossée sur un projet qui ambitionne également de réduire la pauvreté et d’augmenter, de façon significative, le revenu national brut par habitant d’ici à 2050.