Lutte contre les flux financiers illicites en Afrique : La société civile dénonce le manque d’engagement des dirigeants africains

Pour faire face à la corruption et éviter les flux financiers illicites, certaines organisations de la société civile africaine propose la création d’une Cour pénale internationale anti-corruption. Cela, selon elles, permettra de mener quelque part la lutte et de faire des jugements par contumace. Mais pour d’autres qui ont émis des préoccupations quant à la faisabilité d’une telle idée, les multinationales sont protégées par leurs pays respectifs qui voudraient, eux-mêmes, que les jugements de sociétés impliquées dans la corruption se fassent sur leurs territoires.

Ce débat a été agité au cours d’un séminaire de deux jours et qui a été une occasion pour les participants de discuter profondément sur les Flux financiers illicites estimés à près de 100 milliards de dollars américains, chaque année.

Le cas de Glencore a été débattu longuement par les participants venus de nombreux pays africains pour s’entretenir sur le thème : «Aborder les flux financiers illicites dans les industries extractives». L’événement organisé conjointement par la Coalition for dialog on Africa (Coda), le Forum civil (Sénégal), l’Union panafricaine des avocats et Trust Africa, avec l’appui de l’Union africaine (Ua), a permis de souligner que si la société Glencore réussit ses pratiques de corruption en Afrique, c’est grâce à la complicité d’africains.

«La faute, ce n’est pas seulement Glencore. C’est nous-mêmes (africains) qui acceptons la corruption», relève un participant venu de la République démocratique du Congo où les ressources minières sont exploitées avec un «manque total de transparence».

«Sur les 10 voire 15 dernières années, les sociétés minières qui exploitent en RDC ont eu les contrats à travers la corruption», dénonce un membre de la société civile congolaise. Qui rappelle qu’un jugement américain qui a inculpé Glencore, a par ailleurs soulevé la «faiblesse des institutions en Afrique».

«Nous devons renforcer nos mécanismes de lutte contre la corruption avant de penser aux mécanismes internationaux», défend un intervenant. Selon lui, on a pas mal d’instruments au niveau africain qui ont besoin d’être renforcés au lieu d’en créer d’autres.

L’Info

Pape Ismaïla CAMARA
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