Macky Sall et ses nervis : Ousmane Sonko demande au peuple de s’organiser et de riposter vigoureusement

Les vidéos de nervis qui s’attaquent à tous ceux qui osent manifester contre le Président Macky Sall seront certainement les images les plus marquantes de la tournée du chef de l’Etat. Ousmane Sonko, qui regrette cette injustice vis-à-vis des forces de l’ordre, leur demande de mettre fin aux dérives de ces derniers ou de rester neutres pour que les populations puissent se défendre elles-mêmes.

Il demande par la suite à tout le peuple de ne jamais se laisser brimer par ces bandits présidentiels.

Faisant un clin d’œil à la population de Fouta, Sonko soutient : «nous sommes un grand peuple, au-delà des ethnies, des régions et des religions. Nous n’avons jamais connu ces clivages. Il peut y avoir des discours par-ci par-là et c’est tout à fait normal, parce que chaque entité est une identité remarquable et a sa spécificité.

Mais depuis l’avènement de Macky Sall, nous entendons des discours de haine, de division. Mais le Fouta vient de démonter tous ces discours, même s’ils ont voulu nous faire croire que les Foutankés font du ‘’Nedo kobandoum’’.

Qu’ils vont le suivre aveuglément du simple fait que Macky Sall est Halpulaar. Moi je suis arrivé troisième à la présidentielle et beaucoup de Foutankés ont voté pour moi», clarifie-t-il avant d’appeler tous les Sénégalais à apporter un soutien moral indéfectible, matériel et financier si possible à l’organisation «Fouta Tampi».  Sonko de préciser qu’il ne les a jamais rencontrés.

Selon le leader de Pastef, si Macky Sall qui disait que le Fouta est son titre foncier s’était inspiré des enseignements de Thierno Souleymane Baal, il ne serait pas dans cette posture d’impopularité.

Invitant l’anecdote du troupeau, Ousmane Sonko soutient que Macky Sall n’est fort que parce que quelquefois son opposition le laisse faire.

«Nous devons comprendre que s’il s’attaque à l’un d’entre nous, il s’est attaqué à tout le monde, parce que quand il aura fini de régler son compte à la cible de l’instant, il s’attaquera à un autre aussitôt et éliminera progressivement tout le monde. Indépendamment de nos choix et des petites divergences qui peuvent exister, nous devons savoir que nous n’avons qu’un seul adversaire qui s’appelle Macky Sall. Nous devons à chaque fois nous lever comme un seul homme et le peuple avec nous», explique le parlementaire.

Abordant la question des nervis, Sonko soutient que ce qui s’est passé au Fouta est une honte. «Prendre des nervis pour escorter un président de la République, c’est l’illustration la plus parfaite de la décadence de nos institutions. Où est la police, la gendarmerie ou même l’armée de ce pays que nous finançons à coups de milliards. On ne peut pas nous dire que tous ces corps ne peuvent pas protéger l’institution présidentielle, et qu’il faut donc aller recruter des nervis pour sécuriser un président de la République. Cela n’existe nulle part dans aucune démocratie », dit-il avant d’ajouter :

«cela atteste qu’il y a un profond malaise au sein de nos forces de défense et de sécurité. Les événements du mois de mars l’ont déjà révélé», renseigne Sonko qui se demande même si le chef sortant de la gendarmerie n’a pas demandé à être déchargé, car son amour pour la patrie ne lui permet pas d’accepter que l’on transforme ses troupes en supplétifs de nervis recrutés dans le tas. Sa conviction, selon lui, c’est que les gradés qui tiennent encore à ce pays ont démontré leur mécontentement au Président Macky Sall.

«Il sait que partout où il passera, il sera hué, c’est pourquoi il est allé recruter ces nervis. Il a trahi le peuple sénégalais. C’est parce qu’elles ont refusé d’ouvrir le feu sur le peuple sénégalais qu’il a fallu changer rapidement le chef de la police et également celui de la gendarmerie. Si vous voulez savoir ce qui se passe réellement, allez lire l’ouvrage du colonel Abdou Aziz Ndao pour savoir à qui il confie notre sécurité», assure Sonko, qui soutient que Macky Sall n’envisage pas de quitter le pouvoir.

«Ce recours à des voyous pour attaquer les Sénégalais a amené beaucoup de monde à nous reprocher notre appel au calme au mois de mars, mais je leur dirais que nous n’avons aucun regret, parce que nous sommes dans un pays où il faut respecter tous les segments. Mais maintenant que nous nous rendons compte que notre vis-à-vis ne respecte rien, nous allons prendre nos dispositions, parce qu’il n’est absolument pas question que nous prêtions le flanc. Il est hors de question que nous nous livrions, nous et nos militants, à la brutalité de Macky Sall et ses nervis», prévient-il.

Les Echos

Mamadou Nancy Fall
Up Next

Related Posts