La plainte de Madiambal Diagne contre le juge Téliko aura-t-elle une chance d’aboutir ? En se fondant sur des avis de spécialistes, il semble que la réponse soit «non». Parce que, dit-on, il existe un principe en droit qui s’appelle «l’immunité d’audience». Principe selon lequel, à l’audience, les parties ou leurs conseils disposent de la liberté de parole, nous explique « Lii Quotidien ».

En effet, l’alinéa 3 de l’article 269 du code pénal dispose : «Ne donneront lieu à aucune action en diffamation, injure ou outrage, ni le compte rendu fidèle fait de bonne foi des débats judiciaires, ni les discours prononcés ou les écrits produits devant les tribunaux».

Alors, seuls les tribunaux peuvent désigner les faits étrangers à la cause et réserver l’action en diffamation.

De ce point de vue, le juge N’Dary Diop qui assurait la police de l’audience et dirigeait les débats, aurait agi en parfaite conformité avec la loi : le tribunal décide en toute souveraineté ce qui doit être consigné dans le plumitif d’audience ou pas.

Par conséquent, dit-on, il n’appartiendrait pas à Madiambal d’ordonner au tribunal ce qui doit figurer dans un plumitif d’audience.

Ceci dit, selon toujours ke journal, en demandant l’autorisation de poursuite au ministre de la Justice, M. Diagne ne disposerait pas d’une base pour asseoir sa plainte. Plainte qui, selon des juristes, serait «irrecevable» au nom, justement, du principe de l’immunité d’audience consacrée par l’article 269 du code pénal.

Pour rappel le patron du groupe de presse Avenir Communication a été jugé le 3 juin dernier et reconnu coupable d’avoir diffamé le juge Téliko. M. Diagne a été condamné à 3 mois de prison ferme, à verser 600 000 F Cfa d’amende et 5 millions de F Cfa en guise de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Dakar.

A son tour, il a attaqué le juge qui l’aurait traité de violeur lors de leur audience. Madiambal s’était plaint du fait que cette «insulte diffamatoire » n’ait pas été consignée dans le plumitif.