Le contexte politique actuel marqué par l’imminence d’élections législatives anticipées, commence à faire bouger le landerneau politique. dans la perspective de ce scrutin, Maguèye Sarr, chargé des élections du mouvement «Sauvons le PDS», par ailleurs membre du comité directeur du Parti démocratique Sénégalais (Pds), vient de jeter un pavé dans la mare en affirmant que «l’absence de Karim Wade est contre-productive et ne se comprend plus».
Les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 pointent déjà à l’horizon, et l’heure est aux premiers réglages dans certaines chapelles politiques. C’est parce qu’il s’agit de consultations électorales très importantes, aussi bien pour le nouveau pouvoir, que pour l’opposition, au regard de la nouvelle configuration politique qu’elles vont indéniablement tracer. Et pour la coalition au pouvoir, ce sera un test politique grandeur nature.
Au niveau de certaines chapelles politiques, les lignes commencent à bouger très timidement et en sourdine, en direction de ces échéances. Au niveau du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), la direction du parti a d’abord la lourde charge de dissiper les dissensions internes afin de décliner une ligne de conduite unique pour le parti.
En tout cas, Maguèye Sarr, chargé des élections du mouvement «Sauvons le PDS», a mis les pieds dans le plat, en affirmant que «l’absence de Karim Wade est contre-productive et ne se comprend plus. Il avait dit que son exil prendrait fin en janvier 2024. Qu’est-ce qu’il attend donc pour venir, d’autant plus qu’il aurait même visité des pays d’Afrique, sans mettre les pieds au pays, encore moins prêter son attention à ses responsables, ses militants et électeurs ? Il faut que cela s’arrête. Nous ne pouvons pas attendre indéfiniment ou continuer à nous résigner.»
Pour les prochaines élections législatives, il est d’avis que « le PDS, un idéal, un destin, créé par un grand homme, un humaniste hors pair, le père de la démocratie sénégalaise, en l’occurrence Me Abdoulaye Wade, ne doit pas être un parti «yobaalema» à l’occasion des élections. Nous ne l’accepterons pas. Les coalitions dans lesquelles nous avons participé ont montré leurs limites. Il faut que les libéraux se prennent désormais en charge et travaillent pour sauvegarder le précieux legs de Me Abdoulaye Wade. Il a par ailleurs fustigé les derniers renouvellements qui d’ailleurs, à ses yeux, doivent être purement et simplement annulées.
Sur les raisons qui fondent un tel avis, il explique que le processus a été mené dans le seul objectif de mettre sur le quai les vaillants combattants, les anciens compagnons de Me Abdoulaye Wade, tous ceux qui ont toujours mis devant l’intérêt supérieur du parti.
Cependant, dit-il, «tout n’est pas perdu, à condition que ceux qui ont mené ces renouvellements catastrophiques reviennent à de meilleurs sentiments et ouvrent des concertations internes, afin qu’il soit possible d’aller ensemble à ces législatives, sous la bannière du PDS. Dans le cas contraire, nous allons constituer notre liste pour aller à ces élections. Il est temps que Me Wade décide de parler avec nous, pour qu’ensemble nous puissions mettre quelque chose de sérieux et que le PDS retrouve sa place de locomotive d’une coalition forte et gagnante».
Selon lui, en 2022, dans le cadre de la coalition Wallu-yewwi, les investitures avaient été faites de manière partisane au sein du PDS, mais tous les responsables avaient choisi de faire violence sur eux, pour préserver les intérêts du parti et en même temps honorer le Secrétaire Général National.
Revenant sur le cas Karim Wade, il rappelle qu’il avait annoncé, en 2018, avoir renoncé à sa nationalité française. Ce qui, à ses yeux, avait suscité un réel espoir dans les rangs libéraux en direction de la présidentielle de 2024 et c’est pourquoi, il y a eu un engagement total, pour aller à la recherche de parrains à sa candidature.
Mais, se désole-il, ce n’est qu’en octobre 2023, qu’il s’est en réalité adressé à l’autorité française, pour abandonner ladite nationalité et c’était d’ailleurs trop tard.
«Est-ce que ce même Karim Wade peut encore susciter la confiance ? Nous ne devons pas nous laisser rouler encore dans la farine en 2029. C’est pourquoi nous devons prendre nos responsabilités et travailler à trouver un candidat de substitution, pour ne pas vivre la même situation que 2024», a-t-il indiqué.
Source L’As