Matières premières exportées par les pays de l’UEMOA : L’indice des prix affiche un accroissement de 24,9% au deuxième trimestre 2024

La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dans son « Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA – Septembre 2024 », note que l’indice des prix des matières premières exportées par les pays de l’UEMOA, s’est accru de 24,9% au cours du deuxième trimestre 2024.

D’après la BCEAO, durant le deuxième trimestre 2024, les cours des matières premières énergétiques se sont accrus, en raison notamment des réductions de l’offre de pétrole décidées par les pays de l’OPEP+ et de la persistance des tensions géopolitiques. Les prix de l’énergie se sont raffermis, en rythme trimestriel, de 2,7% au deuxième trimestre 2024, après une baisse de 4,3% observée au trimestre précédent, soutenus par la hausse des cours du pétrole (+3,1%). Et la détente des cours du gaz naturel (-0,5%), en lien avec les niveaux de stocks importants, a atténué la hausse des prix de l’énergie. En rythme annuel, les prix de l’énergie ont augmenté de 4,9% au deuxième trimestre 2024, après un recul de 7,7% le trimestre précédent.

Toujours d’après la source, les cours des produits hors énergie se sont renforcés de 6,1%, en rythme trimestriel, après un recul de 0,1% le trimestre précédent, portés principalement par la hausse des prix des produits alimentaires (+47,2%). Et en revanche, les prix des minéraux ont fléchi de 9,9%, tirés par la baisse des cours de l’uranium (-10,0%). Les prix des métaux précieux se sont accrus de 12,7% après une progression de 4,8% le trimestre précédent.

« L’indice des prix des matières premières hors pétrole, exportées par les pays de l’UEMOA, s’est accru, en rythme trimestriel, de 24,9% au cours du deuxième trimestre 2024, après un accroissement de 21,3% un trimestre plus tôt. Cette hausse est essentiellement attribuable à la progression des cours de certains produits agricoles notamment le cacao (+50,2%), le café (+24,8%), la noix de cajou (+23,4%), les huiles (+6,7%) et le caoutchouc (+4,8%), ainsi qu’au renforcement des prix des métaux précieux notamment l’or (+12,7%) et le zinc (+7,7%) », renseigne la source.
En revanche, les cours du coton (-12,7%), du phosphate (-10,4%) et de l’uranium (-10,0%) se sont repliés sur la même période.

Toujours d’après la BCEAO, la hausse des cours du cacao, au deuxième trimestre 2024, est due notamment à la suspension temporaire des achats et exportations de fèves par la Côte d’Ivoire, en vue de permettre l’approvisionnement des industries locales, à la baisse de la production intermédiaire et à l’incertitude concernant les prévisions de la prochaine campagne, alors que la demande reste soutenue.
Et le document de préciser : « Les cours du café se sont raffermis eu égard au resserrement de l’offre au Vietnam2 et aux inquiétudes concernant la prochaine récolte affectée par des conditions chaudes et sèches dans les régions productrices du pays ».

Le document note que la révision à la baisse des prévisions de production de noix de cajou pour 2024 en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de noix brutes, en raison des conditions météorologiques défavorables, a contribué au raffermissement des prix de ce produit.
Et les prix des huiles sont portés par une forte demande, combinée à une baisse de la production due aux conditions climatiques défavorables. Les cours du caoutchouc ont augmenté, en raison d’un approvisionnement insuffisant du marché par les pays producteurs d’Asie du Sud-Est, notamment la Thaïlande.

Le renchérissement de l’or s’explique selon la BCEAO par l’accroissement des achats par les entreprises et les banques centrales, notamment celle de la Chine, conjugué aux attentes d’une possible détente de la politique monétaire américaine, qui renforcerait l’attrait de l’or en tant que valeur refuge.
« La hausse des prix du zinc est imputable aux prévisions d’une demande croissante, stimulée par les mesures de soutien économique mises en place en Chine, ainsi qu’aux anticipations de réduction des taux d’intérêt, qui alimentent l’espoir d’une amélioration des perspectives industrielles. En revanche, les prix du coton ont fléchi, en raison d’une offre abondante face à une demande faible, amplifiée par des fermetures d’usines de textile en Indonésie. Les cours des engrais phosphatés ont régressé, en lien avec la production accrue d’ammoniac et la poursuite des exportations de la Biélorussie et de la Russie, malgré les sanctions occidentales », note la source.

« Le recul des cours de l’uranium s’explique par l’arrêt temporaire des achats sur le marché. Cet arrêt serait dû à la pause observée par les acteurs du marché, y compris les fonds spéculatifs, pour évaluer les conditions du marché après une période de hausse significative des prix. Malgré ce repli, les cours de l’uranium restent à des niveaux élevés depuis 16 ans, en raison du déficit structurel de l’offre », souligne-t-on dans le document.
Progression de l’Indice des prix des produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA
« L’indice des prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA a progressé, en rythme trimestriel, de 1,5% au cours du deuxième trimestre 2024, après une hausse de 1,2% un trimestre plus tôt. Cette évolution reflète une augmentation de 12,1% des prix du lait, de 5,5% des cours du blé et de 1,7% de ceux du riz. En revanche, le recul des cours du sucre (-6,3%) et de l’huile de soja (-4,5%) a contribué à atténuer l’ampleur de la hausse de l’indice », souligne-t-on dans le document.

Toujours d’après la source, les prix du lait sont soutenus par l’augmentation de la demande et les inquiétudes concernant une baisse historique de la production laitière en Europe de l’Ouest. Et les cours du blé ont, pour leur part, progressé en raison des conditions météorologiques difficiles, notamment les gelées dans les régions céréalières de Russie et les inondations au Brésil, qui ont affecté les récoltes.
« S’agissant du riz, la hausse des cours est attribuable à la baisse de l’offre en Thaïlande et à la forte demande provenant en particulier de l’Indonésie et du Brésil. En outre, les restrictions à l’exportation en vigueur en Inde, telles que les interdictions sur le riz blanc non Basmati et l’application d’un droit de 20% sur le riz étuvé, exacerbent cette montée des prix », précise la source.

Et le document de rajouter : « Le recul des prix du sucre est consécutif à l’abondance de l’offre en provenance des principaux producteurs mondiaux. En effet, le Brésil, plus grand exportateur de sucre, devrait enregistrer sa deuxième plus grande récolte estimée à 1,8 million de tonnes. Quant au repli des cours de l’huile de soja, il découle principalement d’une faiblesse de la demande, notamment de la part de l’industrie des biocarburants, qui représente une part importante du marché du soja ».

La BCEAO souligne que sur une base annuelle, l’indice des prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l’UEMOA s’est replié de 1,3% au deuxième trimestre 2024, après un recul de 5,7% le trimestre précédent. Cette évolution traduit essentiellement la baisse des cours des huiles végétales (-16,0%), du sucre (-10,9%) et du blé (-6,5%). Les hausses de 9,5% des prix du lait et de 3,4% du riz ont atténué cette tendance.

Saër DIAL

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