Migration irreguliere et son lot de Mort : Une hausse des décès de migrants de 177%, comparé en 2022, selon Caminando Fronteras

Vox Populi – L’année 2023 a été très meurtrière pour les candidats à la migration irrégulière. Selon les estimations, au moins 6 618 exilés sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne, d’après l’association Caminando Fronteras. Un chiffre en hausse de 177% par rapport à 2022, a indiqué ladite structure qui a signalé que l’année qui s’est écoulée a aussi enregistré le nombre «le plus élevé» comptabilisé par l’ONG depuis le début de ses recensements en 2007.

À titre de comparaison, un rapport de ladite association recensait l’an dernier 11 200 migrants morts ou disparus sur les routes menant vers l’Espagne entre 2018 et 2022, soit six par jour en moyenne sur cette période.

Lors de la présentation de ces chiffres, Helena Maleno, la fondatrice de ladite structure, a fustigé le comportement des autorités espagnoles et les pays d’origine de ces migrants, qui d’après elle privilégie le «contrôle migratoire» au «droit à la vie» de ces personnes à la recherche d’une vie meilleure. Ce relevé macabre décompte aussi 363 femmes et 384 enfants décédés.

Pour sa part, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a comptabilisé l’an dernier, plus de 1 200 morts ou disparus sur les routes migratoires vers l’Espagne : 914 vers les Canaries et 333 entre le Maroc ou l’Algérie et l’Espagne.

A l’en croire, «c’est plus de morts que les statistiques divulguées. Cet écart entre l’ONG et l’institution onusienne s’explique par la différence entre les méthodologies employées. Caminando Fronteras s’appuie sur les appels de détresse des migrants en mer ou de leurs familles pour élaborer ses rapports».

L’OIM, quant à elle, répertorie «tous les naufrages dont on est certains à 100%. Nous sommes très stricts, à ce sujet», explique Flavio di Gia­como, porte-parole du bureau de coordination méditerranéen de l’OIM. Des articles de presse, et des témoignages indirects font partie des sources exploitées.

«Mais, il est plus facile d’avoir des certitudes sur la route de la Méditerranée que sur celle de l’Atlantique, plus longue, et dont les bateaux sont plus difficiles à repérer», admet-t-il. A l’en croire, «ce chemin en plein océan est très dangereux. C’est donc probable qu’il y ait beaucoup de naufrages dont personne n’entend parler. Plus de 1 200 morts ou disparus. C’est une estimation. Un chiffre, par défaut», ajoute-t-il. Selon lui, «il y a sûrement plus de morts que ce que révèlent (leurs) statistiques».

Des informations recueillies ont montré que «cette année, la route qui mène aux îles Canaries a connu un net regain d’intérêt. Entre le 1er janvier et le 15 décembre 2023, 37 187 migrants ont débarqué dans l’archipel, sur 56 852 arrivées dans toute l’Espagne. Soit une hausse de 140,4% par rapport à la même période en 2022».

Chaque jour ou presque, ces derniers mois, des exilés sont secourus ou arrivent d’eux-mêmes près des côtes espagnoles, après une périlleuse traversée de l’océan Atlantique. Et en 2024, les arrivées ne faiblissent pas. Le 5 janvier, 381 personnes dont 43 mineurs réparties dans quatre embarcations ont débarqué à El Hierro et Grande Canarie, d’après les secours espagnols. Le Sénégal fait partie des pays qui ont payé le plus lourd tribut avec des centaines de morts dénombrés (Fass Boye, Bargny) et plusieurs personnes portées disparues (la pirogue de Wa­dene disparue le 30 octobre 2023).

S Vox pop

Pape Ismaïla CAMARA
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