Au lendemain du drame de Ouakam où une pirogue de migrant a échoué sur la plage, en faisant plus de 15 morts, il est apparu que les candidats au voyage périlleux continuent de braver la mer. Direction, les Îles Espagnoles. Papis Diallo, un pêcheur de Mbour, est très bien placé pour le confirmer. A bord de sa pirogue, il a tenté de sonner l’alerte, après avoir noté la présence de beaucoup d’embarcations remplies de personnes, au large de Mbour.
«C’est aberrant ce qui se passe actuellement en haute mer. Depuis ce matin (hier), on croise des pirogues de migrants. Ils sont facilement identifiables. Il y a toujours une grosse pirogue qui se trouve en haute mer. Une deuxième pirogue de taille moyenne amène les personnes peu à peu vers la plus grosse embarcation. Et en dernière position, elle amène les bagages (essence, nourriture, eau), etc. Les passagers refusent toujours tout contact avec les pêcheurs comme nous parce que parfois, on leur demande de rebrousser chemin sans quoi on allait appeler les gardes côtes», a-t-il expliqué.
A en croire M. Diallo, il y a une organisation qui est faite loin des regards, au large. Il s’agit d’une grosse embarcation ‘’ravitaillée’’ en candidats à l’immigration irrégulière. «Je suis resté 30 minutes à observer cette embarcation qui transportait plus d’une cinquantaine de jeunes. J’ai suivi leur manège. Il y a un bateau qui venait vers eux et le capitaine a démarré la pirogue pour s’éloigner croyant que c’était les garde-côtes. Mais ce n’était pas le cas. Ensuite, la pirogue s’est déplacée dans une autre zone. Dix minutes après la petite pirogue est revenue, une deuxième fois, avec encore des jeunes à bord», a annoncé Papis Diallo.
Ce dernier, pêcheur, de métier, dit être convaincu que «le point de départ ne doit pas être loin de Mbour. J’ai mon téléphone et j’ai un GPS. J’ai failli appeler la marine nationale, mais un de mes collègues pêcheurs avec qui je discutais via WhatsApp m’en a dissuadé. Il m’a confié qu’il a croisé l’embarcation après avoir aperçu non loin de là, les garde-côtes. Et que cette pirogue va quitter cet endroit pour les îles Espagnoles, cette nuit même»
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