Vox Populi- «Les images qui circulent sur les réseaux sociaux, montrant une femme, sans défense, battue par des Forces de défense et de sécurité, des journalistes gazés sans raison valable dans l’exercice de leur profession, sont une honte pour la démocratie sénégalaise».
C’est par ce récit glaçant que Moussa Tine, président de l’Alliance Pencó, membre de la conférence des leaders de la coalition «Khalifa Président» a débuté son propos contre la répression sanglante des manifestations anti-report de la présidentielle au Sénégal. «On est en train de ternir l’image de notre pays, on est en train de balafrer la démocratie sénégalaise», s’indigne M. Tine.
Aujourd’hui encore, note-t-il, trois familles sénégalaises sont endeuillées au moment où Macky se promène au palais, au moment où le débat se pose. «La mort est devenue ordinaire dans nos manifestations politiques. C’est déplorable», soupire Moussa Tine. «Aucune vie ne doit être ravie pour des questions politiques. Les victimes ne se nomment pas Tine ou Sall. Toute la République se serait arrêtée si un fils d’homme politique était compté parmi les morts enregistrés lors des manifestations. Il faut qu’on respecte la sacralité de la vie humaine. La vie humaine doit être hors de portée de nos combats politiques», martèle encore Moussa Tine.
Pour cette principale raison, Moussa Tine estime que ceux qui ont des pouvoirs de décision doivent en mesurer toute la portée. «Si Macky était sûr qu’en prenant la décision de faire reporter la présidentielle, il allait y laisser la vie de son enfant, il ne l’aurait jamais imaginé», dit-il.
Le plus dangereux aujourd’hui, c’est…
De plus, il pense qu’il y a un rôle «éminent» qui est attendu du Conseil constitutionnel. «Il nous faut un arbitre du jeu politique. Le Conseil constitutionnel ne peut pas nous dire qu’il est incompétent. En 2016, quand le président Macky l’a saisi pour qu’il donne son avis sur la diminution de son mandat de 7 à 5 ans, le Conseil constitutionnel a fait mieux. Il a rendu une décision qui veut qu’au Sénégal, plus personne ne puisse diminuer ou augmenter le mandat présidentiel. On lui demande cette fois-ci aussi de prendre son courage à deux mains parce que le peuple l’interpelle. Nous ne pouvons pas accepter que le Conseil constitutionnel, après nous avoir fait le cours de 2016, revienne aujourd’hui pour décider qu’il n’a plus de compétence pour juger de la durée du mandat présidentiel. Ce n’est pas possible», vitupère-t-il.
Après tout, Moussa Tine dit que le plus dangereux aujourd’hui est que le Conseil constitutionnel se déclare incompétent pour juger de la durée du mandat présidentiel. «C’est en ce moment-là qu’on va avoir un véritable problème au Sénégal parce que, de toutes les façons, le 2 Avril, Macky Sall ne pourra plus être président de la République et le Conseil constitutionnel sera obligé de constater la vacance du pouvoir et de prendre les dispositions nécessaires pour assurer la continuité de la République et de l’Etat du Sénégal», prévient-il.
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