Il n’y a pas eu de cours jeudi au lycée de Jaxaay. Car élèves et professeurs sont mécontents de leurs dures conditions de travail. Appuyés par le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss) et du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et secondaire (Cusems), ils ont déserté les salles de classe pour crier leur ras le bol.
«Toutes les autorités étatiques dont les ministres Marie Teuw Niane, Moustapha Guirassy, entre autres, ont fait des défilés ici et ont été saisis par correspondance écrite. Mais jusqu’à ce jour, il n’y a rien eu comme avancée. C’est pourquoi, nous sommes allés en grève après avoir épuisé toutes les voies de recours», a expliqué Sanoussi Ba, le porte-parole du jour des enseignants.
Et de poursuivre pour dénoncer leurs mauvaises conditions de travail : «Regardez l’environnement rocailleux dans lequel nous travaillons tous les jours. C’est dans l’insécurité, le manque d’hygiène, la mauvaise odeur. Les bâtiments sont vieux. A chaque moment, un pan du bâtiment peut s’écrouler. Les 2 000 élèves qui sont dans ce lycée sont en danger. Il y a également 50 mille machines qui raisonnent dans vos tympans. Il y a la fosse septique du lycée qui dégueule en permanence et qui dégage une mauvaise odeur. Nous ne pouvons pas travailler dans ces conditions».
Un aveu partagé par les élèves qui déplorent également la présence permanente de reptiles.
Selon la présidente du gouvernement scolaire Christine Sarr, «il y a quelques jours, un serpent s’est introduit dans les salles de classe. L’eau de la nappe phréatique remonte. Vous voyez vous-même que les professeurs ainsi que les élèves sont obligés d’aller dans les salles de classe en enjambant les flaques d’eau». Pour ce qui est des travaux du lycée pilotés par le Conseil départemental, Sanoussi Ba dénonce le non-respect des délais impartis.
«C’est un chantier de 56 millions. Aujourd’hui, nous en sommes à 65 millions. Et jusqu’à présent, rien ne bouge». Ce qui a suscité une colère noire des potaches qui promettent d’en découdre avec les autorités. «D’ici lundi, si les travaux du lycée ne reprennent pas, nous, les élèves allons dérouler des plans d’actions. Et si nous nous révoltons, sachez que l’Etat du Sénégal est informé et sera tenu pour responsable de la situation. En tout cas, tout le monde est averti», a dit El Hadji Dia, l’un des responsables du Gouvernement scolaire.
«Je crois qu’au-delà du problème environnemental, la vétusté des bâtiments commande que l’on construise un nouveau lycée. Il ne faut pas attendre un drame pour réagir. Et pour ce faire, nous interpellons à cet effet l’Etat du Sénégal», a laissé entendre le secrétaire général du Cusems, Ndongo Sarr
S Le Témoin